Maroc: répression brutale de manifestations contre la pauvreté dans plusieurs villes

Photo d'archives

Les forces de sécurité marocaines ont violemment réprimé, dans la nuit de dimanche, des manifestations pacifiques contre la pauvreté et la détérioration des conditions de vie des citoyens à travers une trentaine de villes au Maroc, rapportent, ce lundi, des médias locaux.

A l'appel du Front social marocain et l'Association marocaine des droits de l'homme, et à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté célébrée le 17 octobre de chaque année, des manifestants sont sortis dans la rue à travers une trentaine de villes marocaines pour réclamer une répartition équitable des richesses et protester contre la détérioration des conditions de vie à travers le pays, selon des médias marocains.

Dans la capitale, Rabat, les environs de la place du Parlement ont été le théâtre d'une intervention policière brutale visant à repousser les manifestants. Même scénario à Khenifra où les manifestants ont dénoncé la répression et l'utilisation de la force pour les empêcher de s'exprimer.             

Cité par des médias, Younes Farachin, coordinateur du Front social, a indiqué que l'organisation des manifestations pendant la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté a une signification et une symbolique particulière.

M. Frachin a noté que les fragilités et les écarts sociaux sont endémiques au Maroc et que les politiques adoptées les approfondissaient de plus en plus. Il a déploré la cherté de la vie affirmant que la poursuite de la politique de privatisation, tout particulièrement, risquait d'appauvrir davantage les Marocains. 

Le Maroc reste un pays fortement inégalitaire. Près d'un Marocain sur deux se considère comme pauvre, selon une étude menée par l'Observatoire national du développement humain (ONDH) marocain, qui a mesuré le niveau de pauvreté dans le royaume.

L'enquête couvrait la période s'étendant de 2012 à 2019. Elle ne tient pas compte de l'épidémie de Covid-19 qui a durement frappé le pays et qui a accentué le ressenti. Le sentiment de pauvreté frappe surtout les habitants en milieu rural où près de 60% de la population se considère pauvre.

Environ 64% de la population des zones rurales n'a pas accès à l'eau potable dont 40% dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (nord) qui a été le théâtre d’un important mouvement social (Hirak du Rif) en 2016 et 2017.

APS

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