Oran : ouverture des journées internationales de médecine interne

Le diabète, les pathologies lupiques (auto-immune) et les maladies orphelines ont été au centre des premières Journées internationales de médecine interne organisées, vendredi, à l’hôtel Eden Phoenix, par le CHU d’Oran et l’Association des Amis de la médecine interne du même hôpital (AAMICO).

«Certaines pathologies telles le diabète ou l’hypertension artérielle sont aussi dangereuses que le cancer. Simplement, elles sont banalisées et n’inquiètent pas le simple quidam alors que des complications peuvent mener à la mort», a déploré Dr Saïd Khaled, représentant de l’Union médicale  d’Algérie.

Il a souligné dans ce sens l'importance d'un travail de sensibilisation et de prévention sur les risques que constituent ces maladies silencieuses (1 algérien sur 3 en serait atteint sans le savoir) sur la santé publique afin que les citoyens prennent conscience des risques encourus.

«Ces maladies peuvent provoquer des hémiplégies, des infarctus et des arrêts cardiovasculaires», souligne encore Dr Khaled, mettant en exergue l’importance du dépistage qui permet de poser un diagnostic précis de la pathologie et de déterminer la meilleure prise en charge du malade.

Dans certains cas, toutefois, cette équation n’est pas simple, surtout lorsque les moyens matériels ne suivent pas.

En effet, l’hôpital d'Oran souffre du manque de moyens de soins du pied diabétique. «Dans notre unité, nous soignons tous les jours entre 40 et 50 pieds malades et nos 18 lits sont continuellement occupés», indique le Pr Chami, président d’AAMICO, tout en exhortant les différents Etablissements  publics de santé de proximité (EPSP) de s’impliquer davantage dans la prise en charge des ces malades afin de diminuer la pression sur l’unité du CHUO.

«Nous avons notamment besoin d’un echodoppler, d’un podoscan, d’un appareil de mesure de la pression transcutanée d’oxygène et d’un certain nombre d’appareils qui permettent de déterminer avec précision le type de maladie», énumère le Pr. Chami, rappelant que le taux de prévalence en  Algérie chez les adultes est de 10%, soit entre trois et quatre millions de diabétiques.

Le même constat est dressé pour les maladies orphelines dont la prise en charge est davantage compliquée par la méconnaissance de ces pathologies (seulement 25 sur 8.000 existantes sont répertoriées en Algérie).

L’absence d’un laboratoire national référent pouvant procéder au diagnostic moléculaire et génétique n’arrange pas les choses pour les 10.000 malades pour dépister les maladies et prévenir les complications.

Plus de 300 spécialistes en médecine interne, dont trois Français, prennent part à ces premières journées internationales de médecine interne que les organisateurs ambitionnent de pérenniser.

Pour les organisateurs, cette manifestation doit répondre à deux impératifs principaux : la prise en charge des maladies qui posent un problème de santé publique (telles l'hypertension artérielle, le diabète, l'asthme, les accidents vasculaires cérébraux) et celles des maladies systémiques et orphelines. APS