Nigeria : Muhammadu Buhari investi président

Muhammadu Buhari a été investi vendredi président du Nigeria au cours d'une cérémonie officielle à laquelle ont pris part des dizaines de dirigeants d'Etats, ont rapporté des médias.

M. Buhari, qui a remporté le 28 mars l'élection présidentielle avec 53,95 % des suffrages exprimés, a prêté serment en présence du président sortant Goodluck Jonathan et d'une dizaine de présidents et chefs de gouvernement lors de la cérémonie organisée à la Pace Eagle Square dans la capitale fédérale Abuja.

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est représenté à cette cérémonie par le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed-Larbi Ould Khelifa.

S'est rendu également à la capitale nigériane le premier ministre sahraoui Abdelkader Omar Taleb, pour représenter le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz.

L'arrivée au pouvoir de Buhari, cet ancien général originaire du Nord nigérian à majorité musulmane est lourde de symboles: il s'agit de la première alternance démocratique depuis le retour du régime démocratique en 1999.

Agé de 72 ans, le nouveau président nigérian Buhari, dont l'élection a été saluée par la communauté internationale, doit faire face à de grands défis dont le recouvrement de la paix dans ce pays miné par les exactions du groupe terroriste Boko Haram.

M. Buhari n'a pas attendu son investiture pour déclarer la guerre contre le groupe armé extrémiste Boko Haram.

Dans son premier discours, l'ancien général s'engage à délivrer son pays de la terreur. "Je vous assure que Boko Haram sera bientôt réduit à néant", avait-il lancé au lendemain de son élection, mettant l'accent sur le renforcement des moyens logistiques et financiers des militaires.

Deux mois avant, il avait traité les insurgés fondamentalistes de "sectaires sans cervelle qui se font passer pour des musulmans", après l'enlèvement de plus de 200 lycéennes à Chibok, dans le Nord-Est.

Il avait aussi promis l'exemplarité et la fermeté face à la corruption généralisée et aux graves difficultés économiques du Nigeria. 

"Pour réussir à régler ces problèmes épineux, il va devoir se comporter comme un dictateur malgré la constitution, ignorer les critiques et tenir éloignés les flatteurs", avait commenté, dans ce contexte, un ancien haut gradé de l'armée.

Un ancien haut gradé de l'armée loue l'intégrité d'un homme qui "est exceptionnellement exempt de corruption". 

Le nouveau président a échoué à trois présidentielles successives (2003, 2007 et 2011). Se disant victime d'irrégularités, il avait saisi la justice, en vain.

Cette année, chef d'une opposition unifiée, il s'est montré confiant en sa victoire tout au long de la campagne, quand les commentateurs le donnaient au coude à coude avec son principal rival, le sortant Goodluck Jonathan.

APS