Mhamed Kheddad : le rapport du SG de l’ONU sera remis cette semaine au Conseil de sécurité

«Il est temps que le Conseil de sécurité situe les responsabilités du Maroc dans la détérioration de la situation au Sahara Occidental, afin d’empêcher les frustrations de la  jeunesse et de parer à tous les risques que cela comporte». C’est ce qu’a déclaré, mardi, sur les ondes de la Radio Algérie Internationale (RAI), Mhamed  Kheddad, coordonnateur sahraoui auprès de la (MINURSO).

M. Kheddad a souligné «la  responsabilité du Conseil de sécurité de l’ONU de mettre fin à la  souffrance du peuple sahraoui et de faire pression sur le Maroc pour  l’obliger à respecter les droits de l’Homme au Sahara occidental et à tenir  ses engagements pour l’organisation d’un référendum d'autodétermination».  Il a affirmé qu'"il est important de redonner crédit à la MINURSO  par le retour à sa pleine fonctionnalité, comme le stipule la résolution  2285 du Conseil de sécurité, or depuis l’expulsion de ses membres, l’année  dernière le Maroc, à peine 25 membres sont retournés sur un total de 85."

M. Khaddad a souligné également l’importance que "des négociations entre  le Maroc et le Front Polisario reprennent, pour trouver une solution  définitive au conflit du Sahara occidental, qui garantit au peuple sahraoui  son droit à l’autodétermination."

Le responsable sahraoui a affirmé à cet égard, que "le Polisario est  disposé à coopérer avec le Secrétaire Général de l’ONU et son envoyé  personnel au Sahara Occidental, afin de créer une nouvelle dynamique pour  le processus de paix", relevant que cela "signifie qu’un terme soit mis aux  blocages qui ont été érigés par le Maroc depuis 1991."        

Une application rigoureuse des résolutions onusiennes s’impose

 M. Khaddad qui a indiqué que le rapport du SG de l’ONU sur le Sahara  occidental sera remis cette semaine au Conseil de sécurité, a exprimé le  souhait, d’un nouveau départ pour une application stricte et rigoureuse des  résolutions du Conseil de sécurité qui soutiennent une solution qui  garantit le droit à l’autodétermination du peule sahraoui.

"Ce qui pourrait forcer le Maroc à se soumettre au droit international,  c’est l’attitude des membres du Conseil de sécurité, notamment la France  qui bloque tout développement d’une solution à la question sahraouie et  empêche qu’il y est la moindre pression contre le Maroc pour qu’il accepte  la mise en application des résolutions du Conseil de sécurité", a relevé le  responsable sahraoui.

Il a néanmoins relevé que de nouveaux éléments peuvent changer la donne,  notamment la décision de la Cour de justice européenne (CJUE), très nette  qui rappelle avec force que le Sahara occidental et le Maroc sont deux  territoires distincts, mais aussi l’adhésion du Maroc à l’Union Africaine  (UA).

"En siégeant à l’UA, le Maroc s’est engagé à respecter les frontières  héritées de la décolonisation. Le Maroc a également accepté le devoir de  l’UA de défendre l’intégrité et la souveraineté des Etats membres", note M.  Kheddad.

Il a indiqué que "le SG de l’ONU a une nouvelle opportunité pour débloquer  la situation, en tenant compte de tous les considérants et de tous les  blocages qui ont empêché à ce jour, la mise en application du plan de  règlement des Nations Unies au Sahara occidental." 

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