Mohamed Laïchoubi : les dessous du conflit ensanglantant la Syrie

M. Mohamed Laïchoubi, diplomate et membre de l’Académie royale d’Espagne pour les sciences économiques et financières est venu, ce jeudi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, commenter des dossiers de l’actualité politique dans le monde, notamment au Proche et au Moyen Orient.

Des dessous du conflit ensanglantant la Syrie, il y note la présence sur un même terrain d’opération, des armées Américaine et Russe pouvant donner lieu à un « dérapage », contrairement au passé où, dit-il, la confrontation de ces deux superpuissances se faisait par l’intermédiaire de forces interposées.

Il note, d’autre part, que la présence dans la région des forces Américaines et de celles l’OTAN, en particulier, est une évidence depuis des années dans cette région, depuis la première et la seconde guerre contre l’Irak et précédemment.

Il rappelle que cette présence dans cette partie du monde et jusqu’en Méditerranée et au Maghreb s’explique, en outre, par la localisation de nombreuses zones géostratégiques parmi lesquels il cite Gibraltar, le détroit d’Ormuz, Suez et autre Bab el Mandab.

Si, dit-il, le Proche et le Moyen Orient sont faibles militairement, c’est également parce qu’ils représentent des espaces de richesses « incroyables », suscitant les convoitises des pays occidentaux qui exigent de les avoir à leur portée.

Des conflits qui naissent, ici et là, M. Laïchoubi les explique par la recomposition géostratégique « qui est en train de s’opérer » et qui selon lui, rappelle le contexte observé durant la seconde guerre mondiale, donnant lieu à  des compétitions économique « exacerbées » et une redistribution des espaces, qu’explique « l’effritement » de l’espace occidental.

Il rappelle que les USA, tout comme le monde occidental, n’ont plus, aujourd’hui, le monopole du savoir, de la production technologique, ni de la capacité militaire, puisque la Chine, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord possède, eux aussi, l’arme nucléaire.

Il y a, désormais, note-t-il, un nouveau monde qui nait avec un redéploiement en Asie, en particulier, mais également en raison de la féroce concurrence qui se déroule à l’intérieur même de l’espace occidental dans sa globalité, une situation face à laquelle les Américains « ne veulent pas perdre la main ».

L’intervenant impute, pour une large part, les chamboulements observés dans le monde, à la globalisation, à l’origine de la crise économique mondiale et des crises politiques et militaires observées en diverses parties de la planète.  

 

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