A une semaine du début du mois de Ramadhan, les ménages Algériens, par tradition ou par précaution, se lancent dans une frénésie d’achats de produits alimentaires afin d'être prêt le moment venu, pour accueillir cet évènement religieux.
Dans les marchés, au niveau des grandes surfaces tout comme dans les épiceries les plus modestes, ils sont nombreux à venir constituer leur stock d’épices, de thé, de fruits secs et autres ingrédients destinés à préparer les plats servis spécialement à cette occasion ainsi que les friandises qui les accompagnent traditionnellement.
Dans un reportage consacré à ce sujet, la chaine 3 de la Radio Algérienne note que certains chefs de famille consacrent un budget spécial à ce mois particulier, représentant pour certains parmi eux le double, voire le triple de leur dépenses mensuelles habituelles.
Un citoyen approché pour l’occasion affirme prévoir des dépenses s’échelonnant de 80.000 à 100.000 dinars pour fêter ce mois sacré. Une autre personne chiffre, lui, à 120.000 dinars les sommes nécessaires pour le mois de Ramadhan et celles destinées à l’achat de vêtements pour ses enfants pour célébrer la fête de l’Aïd marquant le terme de cet anniversaire religieux.
D’autres intervenants avouent que pour pouvoir offrir une table présentable aux membres de leur famille, ils sont contraints de s’endetter « à la condition, toutefois, dira l'un d'eux, de trouver quelqu’un disposé à vous faire un prêt, ce qui n’est pas évident ».
Plus modeste, et comme pour leur faire écho, une dame avoue qu’elle se refuse, pour sa part, à approcher les aliments qui coûtent chers. « A chaque jour suffit sa peine » ajoute-t-elle, expliquant qu’elle ne prépare les repas de sa famille qu’en fonction de son budget.
Une autre personne éprouvant des difficultés à effectuer ses emplettes constate désabusée, que par rapport aux semaines précédentes, les prix des articles alimentaires ont augmenté de façon « exagérée ».
Le directeur exécutif de la Fédération nationale de protection des consommateurs, Mohamed Touati, croit pour sa part savoir que les excès auxquels s’adonnent les Algériens, à la veille et durant chaque période de Ramadhan, s’expliquent par l’absence, chez certains parmi eux, d’une culture de la consommation, ce qui, selon lui, « contribue à créer des disfonctionnement sur le marché ».