Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé jeudi à Alger que le Conseil national économique et social (CNES) et les ministères du Travail, de l'emploi et de la sécurité social et de la Solidarité nationale et de la famille avaient été chargés de la préparation d'une "large consultation nationale pour redresser l'effort social de l'Etat".
"Nous avons chargé le Conseil national économique et social (CNES), les ministères du Travail, de l'emploi et de la sécurité social et de la Solidarité nationale à l'effet de préparer une large consultation nationale sur le redressement l'effort social de l'Etat, et nous espérons installer une Commission consultative nationale avant la fin juillet où juste après", a précisé M. Tebboune qui répondait aux interrogations des membres du Conseil de la Nation sur le Plan d'action du Gouvernement.
M. Tebboune a indiqué que "la Commission entamera ses travaux dès son installation pour définir les grandes orientations et les principaux contours des réformes devant être introduites au système des transferts sociaux de manière à réaliser une plus grande justice sociale et préserver les acquis sociaux et la durabilité du modèle social algérien".
L'Etat soucieux de faire prévaloir la voie du dialogue et les solutions consensuelles pour le règlement des différentes revendications
L'Etat est soucieux de faire prévaloir la voie du dialogue et les solutions consensuelles dans son traitement des différentes questions et revendications qui lui sont soumises et sa main restera toujours "tendue aux jeunes fourvoyés", a affirmé jeudi le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune.
M. Tebboune qui répondait aux interrogations des membres du Conseil de la nation concernant le contenu du Plan d'action du Gouvernement qui a joui du soutien de la chambre haute du parlement, a évoqué la question de la paix civile invitant les différents services de l'Etat à "faire prévaloir la voie du dialogue et les solutions consensuelles dans leur traitement des différentes questions et revendications qui leur sont soumises" et à "toujours tendre la main aux jeunes fourvoyés".
Il a, toutefois, rappelé que ces mêmes services "resteront fermes et rigoureux face à ceux qui recourent à la violence morale, verbale ou physique ou tentent d'entamer la paix et la stabilité du pays", a poursuivi le Premier ministre.
Au volet juridique, M. Tebboune a indiqué que le Gouvernement "conscient de la nature de la nouvelle législature, £uvrera à accélérer la cadence de la présentation des différents mécanismes législatifs, notamment ceux liés à la consolidation des droits et de la liberté d'expression et d'information et à l'ancrage des fondements de la Démocratie".
"Les textes juridiques et règlementaires à eux-seuls ne suffisent pas, il convient de les ancrer par la pratique et une prise de conscience collective , outre le souci d'asseoir une société libre qui se soucie des droits d'autrui", a-t-il ajouté précisant qu'il s'agissait de "l'essence même de la Réconciliation nationale".
L'occasion était également pour M. Tebboune d'évoquer le volet Education, soulignant "la nécessité de revoir la carte scolaire dans le cadre du mécanisme adopté par l'Algérie depuis l'indépendance dans le cadre de la démocratisation de l'enseignement".
"La survenue de grandes mutations en ce qui concerne la répartition des habitants, qui se concentraient au cours des années post-indépendance en dehors des grandes villes contrairement à aujourd'hui, requiert la révision de la carte scolaire, d'où la nécessité de revoir les nouvelles données avec exactitude pour que nos choix soient justes", a-t-il indiqué.
La protection de l'économie nationale est "un droit souverain"
Lors d’une conférence de presse animée juste après l'adoption par les membres du Conseil de la nation du Plan d'action du gouvernement, le Premier a indiqué qu'"il respecte les avis en faveur de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC", mais considère que "les priorités de l'étape actuelle requièrent la diversification de l'économie, la consolidation de la compétitivité de la production nationale et le renforcement des exportations".
"Aujourd'hui, nous vivons dans un monde dans lequel nous devons multiplier nos efforts de défense de nos intérêts économiques et de protection de notre économie contre la mondialisation dévastatrice qui ne reconnait aucune limite et qui bannit tout ce qui est national, car l'étape actuelle l'exige", a ajouté M.Tebboune avant d'affirmer que "la protection de l'économie nationale est un droit souverain et nous y penchons sans relâche en vue de consacrer ce droit sans toutefois faillir à nos engagements avec les partenaires étrangers", notant que des pays occidentaux développés en Europe et en Amérique avaient déjà mis en place des dispositifs et mesures protectionnistes strictes".
Le Chef de l'exécutif a précisé que tous les accords conclus par l'Algérie avec les partenaires étrangers comportent "des articles portant sur le protectionnisme" qui autorisent l'Algérie à appliquer actuellement des dispositifs et à adopter des dispositifs réglementaires sur le plan du commerce extérieur.
A ce titre, le Premier ministre a précisé que l'interdiction qu'applique l'Algérie concernant l'importation de certains produits fabriqués localement s'inscrit dans le cadre de la protection, l'encouragement et diversification de l'économie nationale, ainsi que dans le cadre de la préservation de l'emploi, affirmant qu'il avait noté une grande compréhension de la part des missions économiques de l'Union européenne à propos des mesures prises par l'Algérie en ce sens.
S'agissant de l'amendement et de l'adaptation des lois réglementant l'économie d'une manière constante, M. Tebboune a affirmé que "ce phénomène est ordinaire et dénote d'une dynamique rapide de l'économie nationale dans les divers domaines.
Pour M. Tebboune, les données économiques internes sont caractérisées par le changement et l'instabilité, et de ce fait, l'arsenal juridique doit impérativement être actualisé et adapté aux évolutions.
Par ailleurs, le Premier ministre a indiqué que les réserves de change sont à 107,8 milliards de dollars actuellement, après avoir atteint 114 milliards à fin décembre 2016.