Le prédiabète est une condition caractérisée par une glycémie supérieure à ce qu’elle devrait être, mais qui n’est pas suffisamment élevée pour parler de diabète. « Le prédiabète est une zone tampon qui précède le diabète, illustre le Dr Stewart Harris, professeur de médecine familiale à la Schulich School of Medicine de l’Université Western Ontario. Votre corps commence à perdre la capacité métabolique de réguler la glycémie après les repas et celle-ci augmente », ajoute l’expert qui se spécialise dans le diabète.
Malheureusement, le prédiabète ne présente souvent aucun symptôme, de sorte qu’il est parfois très difficile à identifier. Selon les experts et organismes oeuvrant en matière de santé, notamment l’organisme l’Agence de la santé publique du Canada et Diabète Québec, vous pourriez en effet être atteint de prédiabète sans présenter aucun signe ou symptôme manifeste. Toutefois, les facteurs de risque suivants peuvent indiquer si vous êtes davantage à risque de souffrir du prédiabète.
Principaux facteurs de risque du prédiabète
1. Vous risquez davantage de souffrir du prédiabète si vous êtes dans un groupe à haut risque pour le diabète de type 2
Les chercheurs ont identifié certaines personnes plus susceptibles de développer le diabète de type 2. Selon la Clinique Mayo, ces gens sont aussi plus à risque de souffrir de prédiabète. Parmi ces facteurs, on compte notamment l’hérédité et les antécédents familiaux. Si le diabète de type 2 a été diagnostiqué dans votre famille immédiate, votre mère ou votre père, votre frère ou votre sœur, ou votre enfant, alors les risques pour vous sont plus élevés.
Par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’antécédent familial, ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que votre origine ethnique compte également. Vous êtes plus susceptible de développer le prédiabète ou diabète de type 2 si vous êtes d’origine autochtone, sud-asiatique, asiatique, africaine ou hispanique.Vous ne pouvez pas changer vos gènes, mais vous pouvez modifier le niveau de risque. Puisque le diabète est héréditaire, il est logique d’améliorer la santé de tous les membres de votre famille. Si toute la famille opte pour de meilleurs choix alimentaires et plus d’activité physique, vous serez tous en mesure de mieux prévenir le prédiabète et le diabète.
2. Vous avez un mode de vie sédentaire
Si vous êtes sédentaire ou ne faites pas beaucoup d’exercice, votre risque de souffrir du diabète et du prédiabète est alors plus élevé. Rien qu’en ajoutant l’activité physique à votre vie, vous réduisez deux facteurs de risque du diabète. D’une part, l’exercice abaisse la résistance à l’insuline et d’autre part, l’activité physique va également vous aider à perdre du poids, l’embonpoint étant un facteur de risque supplémentaire que nous verrons un peu plus loin.
3. Vous êtes plus à risque de souffrir du prédiabète si vous êtes âgé de plus de 40 ans
Bien qu’il soit vrai que diabète de type 2 est diagnostiqué chez des personnes de plus en plus jeunes, la maladie demeure plus fréquente chez les plus de 40 ans. «C’est là où l’on retrouve la masse. C’est pourquoi nous recommandons un dépistage de routine pour tous, à partir de 40 ans.», explique le Dr Harris. Le risque de prédiabète et de diabète augmente à mesure que l’on vieillit. En ce sens, tout le monde devrait passer un test pour le diabète après 40 ans. Mais il peut être judicieux de tester encore plus tôt si vous faites partie de l’un, voire de plusieurs des groupes à risque élevé. Votre meilleure arme? Parlez à votre médecin des tests de diabète qui vous conviennent.
4. Vous avez un problème de santé lié au prédiabète
L’état de votre corps peut parfois indiquer une glycémie élevée. Si vous êtes en surpoids, c’est-à-dire si votre indice de masse corporelle est supérieur à 25, vous pourriez souffrir de prédiabète. En outre, l’obésité abdominale (graisse du ventre) est associée à un risque élevé de diabète. Prendre du poids augmente la résistance à l’insuline, ce qui provoque l’hyperglycémie. Vous pourriez aussi souffrir du prédiabète si votre tension artérielle est élevée, si votre cholestérol élevé ou si vous avez une maladie cardiaque.
5. Certaines femmes sont plus à risque
Si les hommes sont plus à risque de souffrir du diabète, certaines femmes sont plus susceptibles d’avoir le diabète et le prédiabète que les autres. Ce groupe comprend les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, un déséquilibre hormonal féminin qui peut causer des menstruations irrégulières. Les mères qui ont donné naissance à des bébés pensant plus de 4,1 kg ou 9 livres sont également à risque. Les femmes enceintes qui souffrent de diabète gestationnel, un diabète propre à la grossesse, sont sept fois plus susceptibles d’avoir le diabète de type 2 que les autres mamans.
Tout comme les personnes des autres groupes à haut risque, vous améliorez vos chances en observant votre régime et en restant actif. Si vous avez le prédiabète, un médicament pour gérer votre glycémie peut être un avantage. Consultez votre médecin à ce sujet.
6. Vous avez des symptômes de diabète classique
« La vaste majorité des personnes atteintes de prédiabète ne présentent aucun symptôme », rappelle le Dr Harris. Mais dans certains cas, les personnes ayant une glycémie élevée peuvent remarquer une soif accrue, un besoin plus fréquent d’uriner ou de la fatigue inexpliquée. « Dans l’ensemble, le prédiabète a tendance à être très subtil », explique le Dr Harris. Parmi les autres symptômes à surveiller, on compte une faim accrue, une vision floue et une perte de poids inexpliquée.
7. Vous présentez d’étranges nouvelles taches sombres sur la peau
Les personnes atteintes de prédiabète peuvent aussi développer une maladie de peau appelée acanthosis nigricans. Elle se manifeste par des plaques épaisses et sombres sur le corps, là où il y a des replis. L’acanthosis nigricans apparaît souvent dans le cou, sur les aisselles, à l’intérieur des coudes, derrière les genoux et sur les doigts.
8. Vous manquez de sommeil ou n’avez pas un sommeil réparateur
Les gens qui dorment moins de six heures par nuit sont plus susceptibles d’avoir le prédiabète. Les chercheurs croient que c’est le résultat de liens entre les hormones, le système nerveux et les troubles du sommeil. Par ailleurs, selon le Guide canadien sur le diabète, un sommeil de mauvaise qualité peut donner lieu à un gain de poids, à une plus grande résistance à l’insuline et à un fonctionnement réduit pendant la journée.
9. Vous mangez des aliments à haute teneur en gras et très sucrés
Si vous êtes grand amateur d’aliments à haute teneur en gras, d’aliments sucrés et que vous en mangez régulièrement, vous constituez une victime potentielle du prédiabète et diabète. «Les gens ne pensent pas nécessairement que leur alimentation et les aliments de réconfort et leurs aliments ordinaires les mettent à risque», déclare le Dr Stewart Harris. Mais si vous prenez l’habitude de manger des aliments frits, de boire des sodas, de noyer la salade sous la vinaigrette et de prendre un second morceau de gâteau, vous augmentez vos chances de prendre du poids, ce qui augmente l’insulinorésistance et vos risques de diabète. Vous pouvez aussi développer un taux de cholestérol élevé et de l’hypertension artérielle, des problèmes que présentent les diabétiques et qui sont associés aux maladies cardiaques. Essayez de manger vos aliments préférés en portions plus petites.
10. Autres facteurs de risque associés au prédiabète
Des glycémies anormalement élevées dans le passé constituent également un facteur de risque additionnel du prédiabète et du diabète. Parmi les autres facteurs de risque du prédiabète et du diabète, on compte enfin un haut niveau de triglycérides dans le sang et un faible niveau de bon cholestérol dans le sang.
Gardez toujours à l’esprit que vous pourriez souffrir de prédiabète, même sans aucun de ces signes ou facteurs de risque. La meilleure façon d’en être sûr est de demander à votre médecin à passer un simple test de glycémie à jeun. Si votre niveau de glucose se situe entre 6,1 à 6,9 mol/L, la zone du prédiabète, votre médecin peut suggérer de poursuivre l’investigation avec un test de tolérance au glucose par voie orale.
L’Association canadienne du diabète recommande que toutes les personnes de plus de 40 ans passent le test ou, encore plus tôt, si vous faites partie d’un groupe à risque élevé. Si votre médecin n’en parle pas, abordez le sujet avec lui. « Vous devez être proactif. C’est la meilleure façon pour diagnostiquer le prédiabète », conclut le Dr Harris.