«Plus de 80% de l'énergie produite dans le pays était consommée au niveau des Collectivités locales», affirmé, jeudi à Alger, Mustapha Guitouni, ministre de l'Energie, lors d'une conférence sur l'efficacité énergétique.
« Les responsables et les gestionnaires de Collectivités locales sont appelés, de par leur proximité du citoyen, à consentir davantage d'efforts en termes de sensibilisation sur l'impératif de rationaliser la consommation de l'énergie », estime le ministre.
La rationalisation de la consommation énergétique dans les Collectivités locales revêt une importance cruciale au vu du volume de la facture des 1541 communes dans le budget de l'Etat, a-t-il ajouté.
Evoquant l'efficacité énergétique, M. Guitouni a déclaré "nous devons être à la hauteur des exigences à travers la rationalisation des niveaux de consommation et l'amélioration énergétique, notamment dans les bâtiments administratifs et publics, les logements sociaux, les écoles et les mosquées ainsi que dans l'éclairage public en tant que principaux sites de consommation.
Ces démarches, a-t-il ajouté, contribueront à une meilleure gestion des ressources énergétiques et permettront aux Collectivités locales de réaffecter les fonds couvrant la consommation non maitrisée actuellement au financement de projets locaux à l'image de la rénovation et la mise en service des réseaux d'éclairage public par les énergies renouvelables.
Le ministre a abordé, dans ce sens, les efforts consentis en commun par le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'aménagement du territoire et celui de l'Energie, soulignant leur volonté de faire des Collectivité locales "un acteur dans la politique énergétique de demain et la gouvernance énergétique locale".
Pour le ministre, la réalisation de cet objectif implique la responsabilisation des Collectivités locales pour prendre les mesures qui s'imposent, ajoutant que les Collectivités sont un partenaire primordial dans la vulgarisation de la politique énergétique au niveau local et dans la création et le développement d'un marché d'efficacité énergétique et d'énergies renouvelables, ce qui est à même d'insuffler une dynamique contribuant à la création d'une valeur ajoutée et d'opportunité d'emploi.
La facture de l'éclairage public avoisine les 13 milliards de dinars annuellement
La facture de l'éclairage public des Collectivités locales est estimée annuellement à 13 milliards de dinars, a indiqué jeudi à Alger une responsable au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'aménagement du territoire.
Intervenant lors de la conférence sur l'efficacité énergétique dans les Collectivités locales, Mme Nahla Kheddadj, Sous directrice au ministère de l'Intérieur a fait savoir que "la facture de l'éclairage public au niveau des Collectivités locales, à travers tout le territoire national, s'élève annuellement à 13 milliards dinars alors que les créances non payées sont estimées de 4,8 milliards de dinars".
La même responsable a indiqué que l'objectif de l'organisation de cette conférence était de "sensibiliser à l'importance de la promotion de l'efficacité énergétique dans les Collectivités locales" mettant en avant "la mise en place d'un nouveau modèle de consommation fondé sur la rationalisation de la consommation énergétique et la transition graduelle vers les énergies renouvelables".
Il est nécessaire d'œuvrer à la réduction des charges budgétaires des Collectivités locales en matière d'électricité et de gaz, relevant que la facture de consommation de ces deux matières représentait de 2 à 5% de l'ensemble des dépenses de gestion de la commune notamment, a-t-elle poursuivi soulignant que la conjoncture exige une rationalisation des dépenses en plus de la préservation de l'environnement à travers la réduction des émissions de gaz et la création d'emploi.
"Les Collectivités locales peuvent réaliser l'efficacité énergétique à travers de simples pratiques en matière d'utilisation des lampes à basse consommation tout en s'orientant vers les énergies renouvelables notamment en matière d'éclairage public", a-t-elle ajouté.
Concernant les problèmes auxquels sont confrontés les Collectivités locales en matière d'énergie, Mme Nahla Kheddadj a évoqué l'incapacité des communes à s'acquitter des factures d'électricité et du gaz, précisant que l'éclairage public représente 77% de leurs consommation d'énergie.
Parmi les solutions proposées, Mme Kheddadj a mis en avant l'impératif de relancer le plan de sensibilisation sur l'utilisation des lampes "LED" et un programme ambitieux pour exploiter l'énergie solaire dans la production de l'électricité.
Intervenant au terme de la présentation du programme national des énergies renouvelables à l'horizon 2030, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni a déclaré que l'éclairage public représente 40 de la consommation nationale d'énergie, soulignant que près de 14.500 mégawats ont été consommés jusqu'à la fin de l'été dernier.
"La facture de l'éclairage public est payée par le Trésor public (...) et ce coût exorbitant est du en premier lieu à la mauvaise gestion", a-t-il affirmé
Bedoui appelle à des alternatives pour réduire les coûts liés à la consommation énergétique
Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a indiqué, que la situation financière actuelle des collectivités locales nécessitait la recherche de solutions alternatives pour réduire les dépenses budgétaires, particulièrement celles liées à la consommation énergétique.
Dans son intervention au terme des travaux d'une conférence sur l'efficacité énergétique, M. Bedoui a affirmé que les collectivités locales avaient un rôle important dans la réalisation de la transition énergétique à laquelle elle doivent s'y inscrire en développant et en encourageant les projets qui recourent aux énergies renouvelables, la rationalisation de la consommation et la mise en place de règles pour relever les défis du développement durable, à travers "une approche cohérente s'inscrivant dans un cadre intégré pour la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique au niveau local".
Le ministre a mis en avant, dans ce sens, l'importance des collectivités locales dans la réalisation des objectifs du programme national des énergies renouvelables à l'horizon 2030.
Le rôle des collectivités locales doit se traduire à travers la généralisation de l'utilisation de l'énergie solaire, l'acquisition d'équipements à faible consommation d'énergie et l'adoption de comportements de nature à réduire la consommation, notamment en matière d'éclairage public, établissements administratifs, écoles, mosquées ainsi qu'au niveau des structures publiques situées dans les zones enclavées, les régions agricoles et les espaces d'activités, a ajouté M. Bedoui.
Le ministre a fait savoir, à ce propos, que l'objectif escompté était de mettre en place un nouveau modèle pour la consommation de l'énergie au niveau des collectivités locales axé sur une consommation rationnelle et l'utilisation de toutes les alternatives possibles pour maitriser les couts et augmenter les revenus, outre l'adoption des bases du développement durable.
Il a expliqué, dans ce contexte, que les factures de l'électricité et du gaz étaient devenues un lourd fardeau sur les budgets des communes, particulièrement l'éclairage public, premier consommateur d'énergie.
C'est sur cette base poursuit M. Bedoui qu'un programme ambitieux a été tracé pour développer l'utilisation des énergies renouvelables au niveau des territoires et des biens dépendant des collectivités locales, ce qui contribuera, a-t-il dit, à réduire les taux de consommation, protéger l'environnement et encourager la création d'un nouveau tissu d'entreprises économiques.
Au niveau des wilayas du Sud, le pari des énergies renouvelables est devenu " une exigence et non un choix", a-t-il dit, avant d'affirmer que les Collectivités locales sont appelées à valoriser les ressources de l'énergie solaire et développer des projets locaux, notamment dans le domaine de l'éclairage public.
Il a également affirmé que l'énergie occupe une place importance dans le développement socio-économique local,indiquant qu'elle fait partie des éléments essentiaux de l'ensemble des activités de production et de services, et c'est pour cette raison,-ajoute le ministre- elle doit être disponible d'une manière permanente, à des prix économiques et compétitifs qui servent les objectifs du
Le ministre a précisé, dans ce cadre, que le nouvelle Constitution est intervenue pour consacrer le rôle de l'Etat dans l'utilisation rationnelle des ressources naturelles, notamment les sources de production d'énergie et de sa préservation au profit des générations futures dans le cadre d'une démarche de développement durable basé sur la valorisation des capacités naturelles, humaines et scientifiques pour sortir du cercle de la dépendance à la rente pétrolière et la pour la transition vers de nouvelles alternatives économiques et technologiques.
M. Bedoui a ajouté que l'énergie est devenue un des éléments importants de la concrétisation du développement durable, car il importe de l'exploiter selon des règles qui préserve sa durabilité et réduit les dégâts redoutables qu'elle cause, comme pollution environnementale et émanations des gaz toxiques à effet de serre.
Il a également affirmé qu'il est devenu nécessaire, aujourd'hui, de chercher des alternatives à l'énergie, notamment les énergies renouvelables, y compris celles respectueuses de l'environnement, telle que l'énergie solaire et éolienne.
Il a ajouté dans ce contexte que ces énergies renouvelables sont une priorité nationale qui a été concrétisée par le Programme national des énergies renouvelables qui ambitionne, à l'horizon 2030, de concrétiser 27% de la Production nationale d'énergie à partir de sources propres.