Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a pointé du doigt la Commission de l’application des normes de l’Organisation internationale de travail (OIT) l’accusant de faire pression sur l’Algérie sous couvert d’un agenda suspect pour malmener la stabilité pérenne face aux vagues de destructions des pays arabes depuis 2011.
M. Zemali a assuré que l’Algérie n’a aucun différend avec l’OIT, qualifiant la coopération avec cette dernière d’idéale et de rappeler que « celle-ci a toujours considéré que l’Algérie est un modèle à suivre ».
L’invité de la Chaine 1 de la Radio Nationale est longuement revenu sur le retrait de la délégation algérienne de la réunion de ladite commission à l’occasion du 107ème congrès de l’OIT tenu à Genève, expliquant que l’Algérie a proposé, il y a un an, la réforme de la Commission d’application des normes de la Conférence. Selon l’intervenant, l’Algérie propose une composition binaire – Syndicat/Patronat – alors que l’organigramme de l’OIT est fait de tripartites à tous les niveaux de ses structures où siègent des représentant de tous les partenaires sociaux : gouvernants-syndicats-patronat.
Une composition, ajoutera-t-il, qui arroge le droit à cette Commission de juger les gouvernements et fait pressions sur les Etats selon le désidérata de certains membres dont les intérêts restent suspects. « L’Algérie a plaidé depuis 2011 pour une réforme objective de cette Commission », a-t-il rappelé tout en soulignant que la stabilité de notre pays a dérangé certains qui manipulent la Confédération internationale des syndicats en connivence avec des patrons à leurs escients et se permettent de classer l’Algérie – dans son dernier rapport – parmi les pays ne respectant pas les libertés syndicales et ce, à la base d’une plainte de deux anciens syndicalistes en litige (pour des considération internes à leurs corporations respectives) et que la justice les a déboutés.
Il s’agit, selon l’orateur, d’un membre du Snapap écarté par son congrès et le deuxième s’est autoproclamé président du syndicat de l’électricité et de gaz dissout volontairement par ses fondateurs.
La Commission a, explique le ministre, curieusement entendu et agréé la plainte de ces deux ex-syndicalistes, illégalement adhérés à la Confédération internationale des syndicats soulignant que l’Algérie a répondu avec un dossier – renforcé par les décisions de la justice – apte à même de réfuter les allégations des présumés plaignants.
Le ministre de Travail s’est dit surpris qu’en réponse à ce dossier, la Commission a délégué une mission pour rencontrer et entendre les deux personnes en question. Mais, dira-t-il, nous avons signifié notre refus de prendre atteinte à la souveraineté des institutions algériennes et les décisions qui en découlent par n’importe quel autre Etat, Etablissement ou organisation.
« Nous considérons notre souveraineté une ligne rouge et partant j’ai ordonné le retrait de nos représentants de cette réunion », a-t-il articulé, assurant que l’écho de ce retrait a été retentissant sur la réunion sachant que plusieurs Etats souffrent de l’injustice de cette Commission qui a offert tribune à un agitateur fédéré des syndicats marocains contre l’Algérie dont le pays n’est même pas signataire de traité 87 sur les libertés syndicale ratifié en octobre 1962 par l’Algérie.
« Curieusement, 6 pays seulement – sur 23 présents - ont voté pour la condamnation de l’Algérie ce qui renseigne, on ne peut plus clair sur le caractère de complotite flagrant qui a trahit les instigateurs et leur démarche », conclut le ministre.
L’Algérie, rappelle-t-il, a adhéré à l’OIT juste après son indépendance avec la ferme conviction que le militantisme syndicale était un bras de la glorieuse révolution. Il a ajouté que l’Algérie a ratifié, outre le traité 87 sur les libertés syndicales, 60 traités dont huit fondamentaux que bon nombre de pays ont refusé d’y émarger.