Une Commission nationale a été installée en vue de prendre en charge le diagnostic précoce des cinq (5) types de cancer les plus répandus en Algérie, tels que le cancer du sein, le cancer colorectal, de la prostate, du col de l'utérus et du poumon, a affirmé mercredi à Alger le Directeur de la Prévention et de la promotion de la santé, Dr Djamel Fourar.
Lors d'une rencontre nationale dédiée à la présentation de la situation épidémiologique du cancer, le même responsable, tout en se référant aux données du Réseau national des registres de l'année 2015, a fait état de l'installation d'"une Commission nationale chargée du diagnostic précoce des types de cancer les plus répandus dans la société, tels que le cancer du sein, le cancer colorectal, le cancer de la prostate, du col de l'utérus et du poumon".
Pour ce faire, les wilayas de Biskra, Constantine, Tipasa, Laghouat et Tlemcen, ont été sélectionnées comme wilayas pilotes pour le lancement prochain de cette opération, à travers les établissements de proximité réparties dans ces régions, et ce , en vue de réduire les types de cancer et prendre en charge les cas avant la progression de la maladie, explique le même responsable.
Le Réseau National des Registres du Cancer (RNRCA) présenté par les experts, révèle l'enregistrement de près de 42.000 nouveaux cas de cancer durant l'année 2016, soit 103 nouveaux cas pour chaque 100.000 habitants.
Le cancer du sein chez la femme vient en tête de ces cas enregistrés, suivi du cancer colorectal, du cancer du col de l'utérus et de la thyroïde.
Chez l'homme, le cancer colorectal vient en tête, suivi du cancer de la prostate, du poumon et de la vessie.
Parmi les défis qu'il incombe aux pouvoirs publics de relever, les experts se référant au Plan national de lutte contre le cancer (2015/2019), ont mis l'accent l'importance des efforts fournis, en vue de réduire le taux de consommation du tabac et d'autres facteurs de risque, afin de ramener le taux de 65% des cas se présentant actuellement aux fins de traitement à un stade très avancé de la maladie, à 30% des cas de la maladie, contribuant ainsi à leur rétablissement.
Ils ont appelé, dans ce contexte, à œuvrer à " la stabilisation des ressources humaines qui se chargent du registre du cancer, notamment dans les régions du Sud, en vue d'assurer un meilleur suivi de la pathologie", tout en améliorant la formation continue des coordinateurs, dans le cadre du Réseau des registres et qui prennent en charge les laboratoires d'autopsie et la détermination des régions les plus exposées aux facteurs de risques, en vue de mettre en place une cartographie nationale précise de la pathologie.
Les experts de différentes régions du pays ont affirmé que la couverture quantitative en registres avait atteint "plus de 90%", exprimant leur disponibilité à développer les aspects qualitatifs après "la garantie d’une couverture au niveau de toutes les wilayas", notamment celles qui n’ont pas encore abouti à un résultat en raison de l’instabilité des ressources humaines et du manque des capacités matérielles.
Ils ont souligné, par la même, que le nombre de cas de cancer avait connu un net recul par rapport à l’année 2015, mettant en garde contre le taux de leur augmentation à l’avenir, compte tenu des facteurs écologiques, des comportements individuels et de la vieillesse de la population qui atteindraient 61.000 cas annuellement si aucune mesure nécessaire n’est prise pour réduire cette épidémie.
Pour sa part, la présidente du Réseau national des registres de cancer, Pr. Doudja Hamouda a rappelé que 90% de ces registres étaient supervisés par un responsable, au niveau de chaque wilaya, affirmant que le travail au même rythme pourrait "mettre l’Algérie au même rang que les pays développés maitrisant cette épidémie, notamment le Canada et les Etats-Unis".
Elle a précisé, à ce titre, que 84% des registres avaient fourni des données suffisantes, à l’exception d’un petit nombre, à savoir 6 wilayas qui se trouvent majoritairement dans les Hauts plateaux et le Sud, qualifiant cette couverture de "positive en dépit des insuffisances constatées".
Après avoir indiqué que le cancer du sein venait en tête des cancers les plus répandus en Algérie, avec 10.000 nouveaux cas enregistrés annuellement, la responsable a estimé que cela constituait "un fléau national" nécessitant la prise en charge, en urgence, de cette épidémie à travers le dépistage précoce.