Le nouveau Premier ministre du Mali, Boubou Cissé, a procédé jeudi à la signature d'un accord politique avec des forces vives du pays en vue de la formation d'un gouvernement de large ouverture, annonce-t-on de sources officielles.
La signature de l'accord était jusque-là bloquée par les divergences au sein de l'opposition, notamment au sein du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), une coalition de partis et d'associations politiques de l'opposition, au sujet de sa participation ou non à ce gouvernement.
Finalement, l'unité au sein de ce front dirigé par Soumaïla Cissé, chef de file de l'opposition, a volé en éclats.
Le Congrès national d'initiative démocratique (CNID, "Faso Yiriwa Ton"), l'Union pour la République et la démocratie (URD) de Soumaïla Cissé, le Front africain pour le développement (FAD) et le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) ont purement et simplement rejeté l'accord politique proposé par le Premier ministre.
Par contre, d'autres partis du front, comme la Parti pour la Renaissance africaine (PARENA) de Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé lors de la présidentielle de 2018, et le Parti de la solidarité et du Progrès (PSP), ont signé le document.
D'autres entités politiques telles que les Forces alternatives et Patriotiques ("Fare an ka wuli", opposition modérée), le parti de la Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (SADI) et l'Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba), n'ont pas non plus adhéré à cet accord politique.
Selon l'article 19 de l'accord signé, "l'adhésion au présent accord ne constitue point une garantie d'obtention de postes ministériels pour un parti ou un regroupement de partis. Tous les signataires se verront, cependant, offrir la possibilité de contribuer à l'action du gouvernement".
Pour le Premier ministre malien, l'accord "valorisera toutes les sensibilités politiques et son adhésion n'est pas fermée".
Selon l'article 16, cet "accord politique est conclu pour une durée de deux ans. Il ne peut être reconduit de manière tacite".
Pour les observateurs, rien ne s'oppose maintenant à la formation du "gouvernement de mission" souhaité par le président Ibrahim Boubacar Keïta.