La Haute représentante de l'Union européenne (UE) pour la politique étrangère et la sécurité, Federica Moghereni, a insisté jeudi sur le "respect total" de l'Union à la souveraineté et l'autonomie de l'Algérie, "un pays voisin mais aussi un partenaire politique et économique".
"L'Algérie n'est pas seulement un pays voisin mais surtout un partenaire, politique et économique, un pays ami. Pour beaucoup de citoyens européens, l'Algérie est aussi la famille.
Donc nous ne parlons pas d'un ami parmi d'autres, nous parlons d'un pays ami qui est très proche de nous", a réaffirmé la chef de la diplomatie européenne devant les eurodéputés à Strasbourg, lors d'un débat au Parlement européen ayant évoqué la situation en Algérie.
La déclaration de Mme Moghereni intervient en réaction à une résolution sans valeur contraignante adoptée à main levée, dans laquelle les eurodéputés ont dénoncé les "arrestations arbitraires" en Algérie qui connait des manifestations, et appelé le gouvernement à "trouver une solution à la crise actuelle basée sur un processus politique pacifique et ouvert".
L'eurodéputé français Raphaël Glucksmann (S&D, gauche), à l'origine d'une résolution critique, est même allé à dire dans l'hémicycle à Strasbourg, qu'"Il est temps de montrer que nous sommes solidaires de l'Algérie".
"Je pense que le premier sentiment que tous en Europe ressentons envers le peuple algérien est l'amitié et la proximité.
Notre respect pour la souveraineté et l'autonomie de l'Algérie est total. Il est très important que ce débat réaffirme cela de la plus forte et la plus claire des façons.
C'est aux Algériens et à eux seulement de décider du présent et du futur de leur pays", a ajouté Mme. Moghereni.
Les propos de Mme Mogherini interviennent au lendemain des déclarations du général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), qui a rejeté avec la plus grande fermeté toute ingérence dans les affaires intérieures de l'Algérie.
L'Algérie, "libre et souveraine" dans ses décisions, n'accepte "aucune ingérence ou diktat" et "ne se soumet à aucune tractation de la part de quiconque", a affirmé le général de Corps d'Armée, lors d'une visite de travail au Commandement des Forces aériennes mercredi.
"Le peuple algérien qui a crié haut et fort qu'il n'a pas besoin de leçons, quelles que soient leur origine, sait parfaitement comment répondre au moment opportun à ces porte-voix qui tentent en vain de s'immiscer dans ses affaires et d'entraver le processus du passage de l'Algérie à une nouvelle ère, où elle tracera sa voie avec constance vers le progrès et la prospérité, dans la sérénité et la quiétude", a souligné le général de Corps d'Armée.
De son côté, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, ministre de la Culture par intérim, Hassen Rabehi, avait mis en garde que l'Algérie, en tant qu'institutions et peuple, n'admet aucune tentative d'ingérence dans ses affaires internes, appelant les différents partenaires à respecter ce principe.
"Il est admis dans l'esprit de l'UE ainsi que de tous nos partenaires étrangers que l'Algérie s'attache au principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, tout comme elle n'admet pas, en tant qu'institutions et peuple à ce qu'il puisse avoir une interférence dans ses affaires intérieures", a affirmé M. Rabehi.