Des terroristes ont mené une "attaque extrêmement violente" contre une base des Nations unies dans une ville reculée du nord-est du Nigeria, près du Cameroun, ont indiqué des sources sécuritaires et de l'ONU.
Les terroristes ont incendié des bâtiments et pillé de l'aide humanitaire, ont indiqué ces sources.
Les assaillants sont arrivés samedi soir à Ngala, à bord de camions équipés de mitrailleuses lourdes et ont attaqué le centre de coordination humanitaire, proche d'un camp de déplacés où 55.000 personnes ont trouvé refuge et dépendent de l'aide humanitaire.
"Les assaillants ont tiré avec des mitrailleuses (...) et utilisé des lance-roquettes RPG.
Les soldats qui protègent les lieux ont réussi à évacuer le personnel humanitaire vers leur base à proximité pendant que les combats se poursuivaient", a indiqué un employé humanitaire.
"Aucun membre du personnel humanitaire n'a été blessé", a-t-il précisé.
Un autre travailleur humanitaire a déclaré que les terroristes "ont pillé des hangars emportant avec eux la nourriture et des médicaments et incendié cinq véhicules".
Une source militaire a indiqué que les assaillants avaient été repoussés après de longs échanges de tirs au cours desquels "nous avons perdu un soldat et tué quatre +terroristes+", un bilan qui n'a été confirmé ni par l'ONU ni par les autorités nigérianes.
Le coordinateur humanitaire de l'ONU au Nigeria, Edward Kallon, s'est dit "indigné par l'attaque extrêmement violente contre ce centre humanitaire très important dans la région".
"Une section entière de l'installation a été incendiée ainsi que les rares véhicules que les agences des Nations unies utilisent pour se déplacer et acheminer l'aide", a-t-il expliqué.
M. Kallon a ajouté que "cette attaque est la dernière d'un trop grand nombre d'incidents visant directement les acteurs humanitaires et l'aide que nous fournissons" dans le nord-est du Nigeria.
Selon l'ONU, 12 humanitaires on été tués dans le pays en 2019, et deux sont toujours otages des terroristes.
Le camp de Ngala a été installé en janvier 2016 après le retour de milliers de réfugiés nigérians, chassés du Cameroun.
Le conflit provoqué par le groupe terroriste Boko Haram et l'ISWAP, branche ouest-africaine de l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI, Daech), a fait 35.000 morts et déplacé environ deux millions de personnes de leurs foyers depuis 2009.
APS