Les prix du pétrole étaient en baisse vendredi, les inquiétudes sur un niveau plus élevé de tensions entre la Chine et les Etats-Unis s'ajoutant aux doutes qui persistent sur le dynamisme de la demande d'or noir.
Ce vendredi matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 34,28 dollars à Londres, en baisse de 4,94% par rapport à la clôture de jeudi.
A New York, le baril américain de WTI pour juillet perdait de son côté 5,87%, à 31,93 dollars.
"Le marché du pétrole n'est toujours pas tiré d'affaire", estime Eugen Weinberg, analyste, notamment parce "la composante la plus importante de l'équation offre-demande, à savoir la demande, reste faible".
La demande mondiale de pétrole "ne va pas revenir à son niveau d'avant la crise du jour au lendemain", a complété Naeem Aslam, un autre analyste.
De plus, les tensions entre Pékin et Washington refont surface et menacent la vigueur d'une reprise économique mondiale, "que ce soit à cause de la pandémie ou des plans visant à imposer une nouvelle loi sur la sécurité à Hong Kong", a expliqué Han Tan, également, analyste.
Une proposition de loi a été déposée vendredi pour permettre au gouvernement central d'appliquer une "loi de sécurité nationale" dans le territoire autonome à l'occasion de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois.
L'opposition démocratique hongkongaise a vivement réagi dès jeudi soir, ainsi que les Etats-Unis, qui ont mis en garde Pékin contre une loi "très déstabilisatrice".
De plus, "la décision de la Chine de renoncer à un objectif de PIB pour l'année", une première dans l'histoire récente, "témoigne des incertitudes persistantes auxquelles les marchés doivent faire face", a ajouté l'analyste.
Les cours du pétrole restent toutefois sur une semaine positive: le WTI et le Brent se sont respectivement appréciés, en dépit de ce recul vendredi, de plus de 5% et de près de 10% sur la semaine.