Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a mis en garde contre des comportements qui risqueraient de diviser la Libye, appelant toutes les parties à préserver l’unité et la souveraineté de ce pays.
Dans un entretien accordé à la chaîne "RT Arabic", à l’occasion de la visite de travail qu’il effectue à Moscou, M. Boukadoum a déclaré: "nous sommes déterminés à convaincre toutes les parties de l’importance de préserver l’intégrité territoriale de la Libye et la pleine souveraineté des Libyens, en les exhortant à faire preuve de vigilance à l’égard de certains comportements qui risqueraient de mener, volontairement ou pas, à la division de la Libye".
Lors de cet entretien présenté sous le titre: "Algérie...ballet diplomatique pour le règlement de la crise en Libye", M. Boukadoum a affirmé que l’Algérie œuvrait par le biais de sa diplomatie à convaincre toutes les parties en Libye de l’importance de préserver l’unité et la souveraineté du pays.
Il a évoqué, en outre, l’approche algérienne pour le règlement de la crise en Libye et les menaces qui pèsent sur les pays du voisinage direct (Algérie, Egypte et Tunisie) ou du grand voisinage, à savoir: le Tchad, le Niger, le Soudan, et même le Mali fortement affecté par la situation en Libye.
A une question sur les intenses activités diplomatiques menées par l’Algérie, son approche pour le règlement de la crise en Libye et sa concordance avec la vision russe, le chef de la diplomatie a souligné que "l’approche algérienne pour le règlement de la crise en Libye est connue et repose sur la solution politique...
Nous insistons à chaque fois sur cette approche avec tous les partenaires de par le monde, et à ce jour, aucun ne s’y est opposé".
"Nous sommes déterminés à convaincre tous les partenaires, tous les belligérants et toute les parties concernées par le dossier libyen de la nécessité d’une solution politique en Libye", a-t-il soutenu, affirmant que l’approche algérienne n’était pas en "compétition avec les autres initiatives, dès lors qu'elles ne viennent pas en contradiction avec les principes de la conférence de Berlin, à laquelle avaient pris part l’Algérie ainsi que toutes les parties libyennes".
L’approche de l’Algérie repose sur trois principes à savoir: "la solution pacifique en rejetant la solution militaire, le cessez-le-feu et le lancement de négociations, avec le refus de toutes ingérences étrangères, l'arrêt de l’afflux des armes ainsi que le respect de l'embargo sur les armes en Libye".
Dans le même contexte, le ministre des affaires étrangères a évoqué un «rapprochement commun des vues entre l’Algérie et la Tunisie et relativement avec l’Egypte concernant la solution en Libye", mettant l’accent sur les défis et les menaces induits par la situation qui prévaut dans ce pays, sur la sécurité nationale de tous les pays du voisinage", y compris l’Algérie.
"Nous partageons avec la Libye 1000 kilomètres de frontières et les relations familiales et tribales entre les deux parties, nous impose d’avoir un regard particulier vis-à-vis de de la Libye», a ajouté M. Boukadoum.
L’Algérie œuvre en faveur de la dynamisation du mécanisme des trois pays du voisinage direct (Algérie-Tunisie-Egypte) et celui du grand voisinage, en l'occurrence le Tchad, le Niger et le Soudan et même avec le Mali, même si ce dernier n’est pas un voisin direct, a déclaré le chef de la diplomatie algérienne, soulignant que "l'Algérie reste à équidistance vis-à-vis de toutes les parties libyennes concernées par le conflit actuel".
Réaffirmant la disposition de l’Algérie à abriter des négociations entres les parties libyennes, M. Boukadoum a fait savoir qu’elle est en contact continu avec toutes les parties libyennes concernées y compris avec celles qui ne sont pas apparentes, faisant allusion aux tribus libyennes, précisant que la question libyenne se limite, pour certains pays, à Benghazi et Tripoli. Toutefois, la Libye est beaucoup plus vaste".
"La volonté existe chez toutes les parties au conflit en vue de rapprocher les points de vue et de rejeter le langage des canons et de l'artillerie en Libye, mais elle est restée, pour l'instant, que des lettres mortes", a-t-il expliqué.
A une question sur la composante de la société libyenne et les multiples tribus ainsi que la possibilité de leur armement et les risques encourus, M. Boukadoum a indiqué que le véritable danger "réside dans l'insécurité ressentie par ces tribus et leur sentiment de marginalisation", soulignant l'importance de leur donner espoir d'entrevoir un avenir pacifique et de vivre dans un Etat fédéré pleinement souverain".
"Toute atteinte à l'encontre de la Libye touche l'Algérie, d'où notre refus catégorique de ce genre d'atteinte aujourd'hui ou à l'avenir", a-t-il poursuivi.
"L'absence de l'Etat et de ses services dans certaines régions de la Libye va générer un sentiment de marginalisation et de menace au sein des tribus, ce que nous ne désirons pas", a-t-il affirmé, ajoutant "nous avons mis en garde contre ce problème (...) car étant l'un des facteurs de risques pour l'avenir libyen".
M. Boukadoum a de nouveau appelé les parties libyennes à s'éloigner du langage des armes et revenir à la table des négociations, soulignant que l'Algérie poursuivra ses efforts en vue de persuader les parties d'aller de l'avant dans ce sens.
Le chef de la diplomatie a en outre exhorté tous les acteurs influents soutenant les parties au conflit à renoncer à ces politiques, ajoutant que l'Algérie poursuivra ses actions, la preuve en est "ma présence à Moscou où le dossier libyen était une priorité dans les pourparlers.
C'est là une action diplomatique dictée par la conviction de l'Algérie que l'établissement de la paix et de la stabilité en Libye est dans l'intérêt de tous".