Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a exhorté mardi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à accélérer la nomination d'un envoyé personnel au Sahara occidental, soulignant le soutien des Etats-Unis au processus des négociations politiques entre les deux parties (Maroc et Front Polisario ), parrainé par l'ONU.
Blinken a tenu, lundi, une réunion virtuelle avec le SG de l'ONU, pour "discuter des priorités américaines aux Nations Unies", a indiqué le porte-parole du département d'Etat des Etats-Unis, Ned Price.
Ils se sont concentrés sur "les façons dont Ils peuvent travailler ensemble pour relever les défis régionaux et mondiaux et renforcer les principes et valeurs fondateurs de l'ONU et du système multilatéral, y compris la protection des droits de l'Homme et de la dignité de chaque individu, quelle que soit sa citoyenneté, son appartenance ethnique, religion, sexe ou race", a affirmé Price.
A cette occasion, ajoute le porte-parole, "le Secrétaire Blinken a souligné le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques" en vue de résoudre le conflit au Sahara occidental et "a exhorté le secrétaire général à accélérer la nomination d'un envoyé personnel au Sahara occidental".
Les deux responsable ont convenu aussi de poursuivre la coordination étroite entre les Etats-Unis et l'ONU sur cette question et d'autres.
Le nouveau locataire du département d'Etat, avait déclaré lors de son audition de confirmation au Sénat américain, que certaines des incitations incluses dans les accords dits "d'Abraham" liés à la normalisation des relations de certains pays arabes avec l'entité sioniste méritaient de faire l’objet d'un "examen attentif", en référence implicite à, entre autres avantages accordés par Donald Trump, la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
Les dits "accords d'Abraham" qui ont permis à l'administration de l'ancien président Donald Trump de normaliser les relations de certains pays arabes avec l'entité sioniste doivent être "examinées attentivement", avait soutenu Blinken, dont les propos ont été rapportés par le New York Times.
Le 23 mai 2019, Horst Kohler avait quitté ses fonctions d'envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara occidental. L'ancien président allemand, âgé de 76 ans, a évoqué des "raisons de santé".
Arrivé au poste en juin 2017, Horst Kohler s’était investi personnellement dans la recherche d’une solution à ce conflit vieux de plus de 40 ans. Il avait réussi à renouer des pourparlers au point mort, en convoquant les parties concernées à deux tables rondes à Genève en décembre 2018, puis en mars 2019.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
L'UE nie tout financement d'investissement au terres occupées
Le Commissaire européen chargé du voisinage et de l'élargissement, Oliver Varhelyi, a affirmé que l'Union européenne ne finance pas les entreprises européennes opérant dans les zones occupées du Sahara occidental, et soutient les efforts des Nations Unies pour résoudre pacifiquement le conflit.
"Le mécanisme européen de voisinage ne fournit aucun financement aux entreprises basées en Europe ou à leurs filiales, ni ne finance aucune opération dans les territoires du Sahara occidental", a déclaré Vahelyi dans sa réponse à une question, sur le dossier soulevée par la parlementaire européenne, Sandra Barbara.
Barbara avait rappelé l'UE du rapport publié par le "Centre d'études et de documentation franco-sahraoui, Ahmed Baba Miske" à la fin de l'année 2020, révélant la réglementation des entreprises européennes opérant dans les zones occupées du Sahara occidental en violation du droit international et européen.
Dans ce contexte, le Commissaire, qui a répondu à la question au nom de la Commission de l'Union européenne, a affirmé que cette dernière "est au courant" du rapport publié, mais a nié que l'une de ces entreprises ait reçu un financement européen.
D'autre part, le responsable européen a souligné que l'UE soutenait "les efforts des Nations Unies afin de trouver une solution pacifique pour régler le conflit au Sahara occidental sur la base des dernières décisions rendues par l'ONU et le Conseil de sécurité conformément aux normes onusiennes".
Il a ajouté que l'UE "attend avec impatience la relance des négociations menées par les Nations Unies et attend avec intérêt la nomination urgente d'un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental".
Le Centre d'études et de documentation franco-sahraoui a dénoncé les accords signés par l'Union européenne avec le Maroc incluant illégalement le territoire du Sahara occidental, ajoutant que ces accords violent les arrêts de la Cour européenne et incitent également les entreprises européennes à persister à investir dans les territoires sahraouis occupés. (APS)