Le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré jeudi que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) allait entamer la procédure pour obtenir un siège de membre à part entière à l'ONU, appelant les "Etats libres" à soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte pour l'indépendance.
" Le fait que la procédure d’une demande d’admission d’un nouveau membre à l’ONU passe par l’approbation du Conseil de sécurité et l’acceptation de ses cinq membres permanents met justement ces derniers devant leurs responsabilités politique, morale et historique", a déclaré Ould Salek à l’agence Sputnik.
"Celui qui émettra son véto contre l’adhésion de la RASD à l’ONU comme membre ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les autres pays assumera devant le monde entier la grave responsabilité de la continuation de la guerre", a prévenu le chef de la diplomatie sahraouie.
Le ministre sahraoui, a rappelé à l’occasion que la République sahraouie fut proclamée suite au retrait de l’Espagne après une guerre de libération nationale.
" Le Maroc a entravé en 1975 le processus de décolonisation du territoire mis sur les rails par l’ONU", a-t-il rappelé, soulignant que l’adhésion de la République sahraouie à l’ONU, outre le fait qu’elle constitue un droit inaliénable et incontournable, est "le résultat immédiat et direct du blocage du référendum d’autodétermination par le Maroc, et ce depuis 30 ans".
Dans le même sens, M.Ould Salek a affirme qu' "il n’y a d’autres solutions au conflit que celle préconisée par l’Union africaine (UA)", à savoir la négociation d’une paix juste et durable entre la RASD et le Maroc, deux Etats membres de l’UA, conformément aux dispositions de l’Acte constitutif de l'organisation continentale, ou celle adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU, à l’unanimité le 29 avril 1991, qui consiste en l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour permettre au peuple sahraoui de décider de son avenir.
En effet, l’article 4 de l’acte constitutif de l’UA traite spécifiquement de la question du respect des frontières héritées de la colonisation, du règlement pacifique des conflits, de l’interdiction de recourir ou de menacer de recourir à l’usage de la force, et de la coexistence pacifique et du droit des Etats membres de l’union à vivre dans la paix et la sécurité.
Le responsable sahraoui, a indiqué, par ailleurs, qu' "aux yeux du droit international, la présence du Maroc sur le territoire sahraoui n’a de statut juridique que celui d’une puissance occupante.
Il a précisé que l’ONU, l’UA et la Cour internationale de Justice (CIJ) ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental.
Pour le chef de la diplomatie sahraouie "essayer de confisquer le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance (...) c’est d’une part comme foncer à grande vitesse contre un mur, provoquant la guerre et l’instabilité dans une région stratégique très sensible pour la paix et la sécurité mondiales vu sa situation géographique, d’autre part, piétiner la légalité internationale".
La Minurso a perdu toute crédibilité
Ainsi, le ministre sahraoui a rappelé que "la guerre entre les deux pays a repris après que le Maroc a commis l’irréparable, le 13 Novembre 2020, sans qu’il soit inquiété par le Conseil de sécurité ou par la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), ce qui le laisse penser que personne ne pourrait l’arrêter".
"La conséquence désastreuse de cette politique, qui va à l’encontre du droit international, la sagesse et le bon sens, est déjà là face à nous", a-t-il déploré.
Dans le même sens, le responsable a assuré que "le peuple sahraoui n’acceptera jamais de refaire la malheureuse expérience d'une attente inutile".
"Le peuple avait donné sa parole en acceptant un accord de paix (signé le 6 septembre 1991 sous les auspices de l’ONU et de l’Organisation de l’Union africaine (OUA), l’organisation ayant précédé l’UA), mais il a été trahi", a-t-il regretté.
"Il a senti l’humiliation et l’abandon", a-t-il ajouté.
Enfin, Mohamed Ould Salek a estimé que pour les Sahraouis, "la Minurso a perdu toute crédibilité".
"Elle est venue pour organiser le référendum d’autodétermination après six mois, qui est par ailleurs sa seule mission, et elle y est restée 30 ans en vain", a-t-il fustigé.
Il a poursuivi sur la même lancée que la mission de l'ONU "assiste et témoigne du calvaire des Sahraouis qui subissent les violences et violations les plus graves de la part de l’occupant, sans bouger le petit doigt".
Ould Salek a appelé "les Etats libres de ce monde à aider la RASD à défendre son intégrité territoriale et sa souveraineté et à soutenir son peuple qui veut accéder à la modernité afin d’apporter sa modeste contribution à la culture et à la civilisation humaine universelle".
Lundi dernier, le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, a revendiqué une adhésion pleine de la RASD aux Nations Unies, en tant qu'Etat membre, renouvelant la disposition de la RASD à appuyer les efforts de l'Organisation onusienne en vue d'accélérer la décolonisation du Sahara Occidental.
La RASD est membre fondateur de l'Union africaine depuis 1982.
APS