Le Front Polisario a adressé une lettre au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres dans laquelle il a attiré son attention et celle du Conseil de sécurité sur la détérioration alarmante de la situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, appelant à assumer leurs responsabilités dans la protection des Sahraouis de la répression brutale marocaine.
"Sur les instructions de mes autorités, je vous écris avec une grande urgence et préoccupation pour attirer votre attention et celle des membres du Conseil de sécurité sur la détérioration alarmante de la situation des droits de l’Homme dans les territoires du Sahara Occidental sous l’occupation illégale marocaine", écrit le représentant du Front Polisario à l'ONU, Sidi Mohamed Omar.
"Comme nous l’avons signalé dans des communications précédentes, depuis qu’elle a mené une nouvelle agression sur le territoire sahraoui libéré le 13 novembre 2020, l’Etat d’occupation marocain mène une autre guerre de représailles contre les civils sahraouis qui sont continuellement soumis à une cruauté indicible et à des pratiques inhumaines et dégradantes", a-t-il ajouté.
Tout en condamnant "énergiquement" la nouvelle vague de violence brutale et de terreur menée par l’Etat d’occupation marocain contre le peuple sahraoui, le front Polisario tient les Nations Unies "pleinement responsables de leur protection et de leur sécurité".
Il a notamment souligné que, "les Nations Unies ne peuvent rester les bras croisés pendant que l’Etat d’occupation marocain intensifie ses attaques terrifiantes et atroces contre les civils sahraouis et les militants des droits de l’homme à la vue de la Mission des Nations Unies dans ce territoire.
Dans sa missive, le Front Polisario a rappelé la lettre adressée, le 16 février dernier au SG de l'ONU par le président de la RASD, Brahim Ghali et qui a circulé comme document du Conseil de sécurité (S/2021/162) dans laquelle il a attiré son attention sur la situation catastrophique au Sahara Occidental occupé, déplorant le fait que cette situation "s’est détériorée de façon alarmante au cours des derniers mois".
Sidi Mohamed Omar cite, entre autres, le cas de la militante sahraouie, Sultana Khaya victime d'un siège imposé par des agents des services de sécurité marocains depuis le 19 novembre 2020, rappelant que ladite militante et sa famille "ont été engagées dans une série d’actions non violentes pour protester contre l’occupation illégale marocaine, y compris lever le drapeau national de la République sahraouie sur leur maison".
Le diplomate sahraoui a indiqué, que des organisations de défenses des droits de l'Homme, comme Amnesty International, Human Rights Watch et Front-Line Defenders, ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation de Sultana Khaya et de sa famille, faisant savoir que tôt mercredi, "les agents de sécurité marocains ont pris d’assaut la maison familiale et ont physiquement harcelé Sultana, et sa sœur, Elwaara, et les ont soumis à des traitements disgracieux et dégradants".
Par ailleurs, le Front Polisario cite également la situation alarmante des détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines, y compris le groupe de Gdeim Izik, en raison des conditions déplorables dans lesquelles ils sont détenus et des pratiques dégradantes et de représailles auxquelles ils sont soumis par l’administration pénitentiaire marocaine.
Ainsi, Sidi Mohamed Omar a exhorté le SG de l'ONU "à agir de toute urgence pour mettre fin à la souffrance de tous les prisonniers politiques sahraouis et de leurs familles et pour assurer leur libération immédiate et inconditionnelle afin qu’ils puissent rejoindre leur patrie et retrouver leurs familles", rappelant que pendant qu'il continue à poursuivre ses efforts pour nommer un nouvel Envoyé personnel pour le Sahara Occidental, "le Maroc intensifie sa répression dans les territoires occupés".
A cet égard, le Front Polisario "réaffirme qu’aucun processus de paix ne sera possible tant que l’Etat d’occupation marocain persistera, en toute impunité, dans sa guerre de terreur et de représailles contre les civils et les militants des droits de l’homme sahraouis, en plus de ses tentatives d’imposer de force un fait accompli dans le Territoire".
Il réitère également son appel urgent au SG de l'ONU et au Conseil de sécurité "d’assumer (ses) responsabilités dans la protection des civils sahraouis et d’assurer leur sécurité physique et morale en tant qu’élément essentiel de la responsabilité des Nations Unies envers le peuple sahraoui et vers la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique".
APS