Le Département d'Etat américain a évoqué, jeudi, un changement d'approche de la part de l'administration Biden concernant la question sahraouie.
"Je n'ai rien à annoncer pour le moment, mais je pense que si vous regardez le Sahara occidental dans le cadre de l'approche plus large de la région adoptée par l'administration précédente dans le contexte des accords d'Abraham, c'est là que l'on constate une certaine" différence d'approche, a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Ned Price lors d'un point de presse.
A une question de savoir comment l'administration Biden compte concilier le message sur le retour du multilatéralisme et la décision de s'en tenir jusqu'à présent à la décision de Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, M. Price a répondu que son département "consulte en privé les parties sur la meilleure façon de mettre fin à la violence et de parvenir à un règlement durable".
"Je n'ai rien de plus à annoncer pour le moment, mais je contesterai certainement la caractérisation selon laquelle il y aurait une continuité, y compris en ce qui concerne notre approche envers la région, depuis la dernière administration".
Lors d'une réunion tenue fin mars avec le chef de l'ONU, Antonio Guterres, et le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, avait exprimé le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques" en vue de résoudre le conflit au Sahara occidental et "a exhorté le SG de l'ONU à accélérer la nomination d'un envoyé personnel au Sahara occidental".
Le nouveau responsable du département d'Etat, avait aussi déclaré lors de son audition de confirmation au Sénat américain, que certaines des incitations incluses dans les accords dits "d'Abraham" liés à la normalisation des relations de certains pays arabes avec l'entité sioniste méritaient de faire l’objet d'un "examen attentif", en référence implicite à certains avantages accordés par Donald Trump, dont la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
Les dits "accords d'Abraham" qui ont permis à l'administration de l'ancien président, Donald Trump de normaliser les relations de certains pays arabes avec l'entité sioniste doivent être "examinées attentivement", avait soutenu M. Blinken.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
(APS)