Le secrétaire d'Etat espagnol chargé de la promotion de l'image extérieure de l'Espagne, Manuel Muniz, a affirmé mercredi que la position de Madrid sur le Sahara occidental n'a pas changé et ne changera pas, malgré les relations très tendues avec le Maroc et la pression qu'il exerce sur l'Espagne pour pousser ce pays à reconnaître sa prétendue souveraineté sur les territoires sahraouis.
Au cours de sa visite de deux jours à Berlin, M. Muniz a souligné que la position espagnole dans ce conflit est "connue et constante, inchangée depuis des décennies, en plus d'être parfaitement encadrée dans les résolutions du Conseil de sécurité et dans le consensus international".
"Nous soutenons depuis le début la demande du Conseil de sécurité des Nations unies, celle de mener un dialogue entre les parties sahraouie et marocaine sur le statut de la région sous l'arbitrage de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental)", a-t-il affirmé à l'agence de presse espagnole EFE.
"C'est notre position. Elle n'a pas changé et ne changera pas", a-t-il soutenu. Le Secrétaire d'Etat a également indiqué que l'Espagne souhaitait la nomination d'un nouvel envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, un poste vacant depuis que l'Allemand Horst Kohler a quitté ses fonctions en mai 2019 en raison de problèmes de santé.
L'Allemagne, un pays qui a également connu une crise diplomatique avec le Maroc en raison de sa position sur le Sahara occidental, "partage la même position de l'Espagne", a-t-il précisé.
La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, avait déclaré que "l'Espagne était toujours fermement attachée à une solution politique, une solution qui doit être trouvée dans le cadre des Nations unies". "C'est la position espagnole (...) cette position ne peut changer parce que l'Espagne est un pays respectueux de la légalité internationale", a-t-elle ajouté.
Depuis quelques mois, les relations entre Madrid et Rabat sont tendues, l'Espagne accusant, le Maroc, notamment d'employer différents moyens de pression et de chantage afin de la pousser à reconnaître sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental.
La récente admission, dans un hôpital espagnol, du président sahraoui, Brahim Ghali en avril dernier a compliqué davantage les relations entre les deux pays, lorsque 8000 migrants ont rejoint en mai dernier l'enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc, à la faveur d'un relâchement des contrôles marocains.
La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a accusé le Maroc d'avoir instrumentalisé des centaines de mineurs pour traverser les frontières après l'afflux dans l'enclave de Ceuta de milliers de migrants, qualifiant l'épisode d'"inacceptable".
En réponse à ce geste, le Parlement européen a adopté jeudi dernier, à une large majorité une résolution dans laquelle il a rejeté l'utilisation par le Maroc de migrants mineurs non accompagnés, comme moyen de pression sur l'Espagne.