L'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a dénoncé des insultes "vulgaires" proférées à son encontre par des Marocains à cause de ses positions sur le conflit dans ce territoire non autonome, réitérant son soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
"Je ne cesse d'être étonné par les commentaires des internautes marocains quand ils lisent quelque chose qui ne reflète pas entièrement leur pensée et celle de leur gouvernement sur le Sahara Occidental", a écrit Christopher Ross sur son compte Facebook, déplorant "des attaques personnelles vulgaires".
Ces commentaires d'une extrême vulgarité, dont certains ont été cités par M. Ross, interviennent en réaction à une publication dans laquelle il a notamment imputé au Maroc la responsabilité du blocage des efforts visant à inclure la surveillance des droits de l'Homme dans le mandat de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO).
"De nombreux commentateurs ont choisi d'ignorer que le sujet principal était les droits de l'Homme", s'est-il offusqué, relevant que sa principale préoccupation est que le plan de règlement au Sahara occidental "soit le résultat de véritables négociations entre le Maroc et le Front Polisario, les deux parties engagées dans ce conflit depuis 1975, conformément aux résolutions successives du Conseil de sécurité".
"En d'autres termes, mon intérêt porte sur l'intégrité du processus de négociation, et non sur son résultat", a-t-il assuré.
A cet égard, l'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental a tenu à souligner trois réalités que toute négociation doit prendre en compte pour être véritablement authentique.
Il rappelle que "le Sahara occidental est un territoire non autonome séparé du Maroc, comme l'attestent la Cour internationale de justice, les plus hautes juridictions européennes, le Secrétariat et les agences de l'ONU, et la plupart des pays du monde", assurant que, "la proclamation de l'ancien président américain Donald Trump n'a rien fait pour changer cette réalité".
Dans sa publication, Christopher Ross tient également à préciser qu'une "population identifiable de Sahraouis ayant des liens autochtones clairs avec ce territoire existe (...)", rappelant que "l'identification par la MINURSO des personnes ayant le droit de voter lors d'un référendum était dans sa phase finale en 2000 lorsque le Maroc s'est retiré du processus" de règlement.
Enfin, Christopher Ross a signalé que la population sahraouie "a un droit internationalement reconnu de participer à la détermination de son avenir par une certaine forme d'autodétermination".
"Les internautes marocains vont sûrement rejeter ces trois réalités. Ce n'est pas une surprise, puisqu'elles ne correspondent pas à la pensée marocaine et qu'il n'est pas possible (...) d'avoir une discussion raisonnée sur le Sahara Occidental au Maroc", a-t-il regretté.