Le 9e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes "Festivalgérie" s’est ouvert samedi soir à Alger, avec un brassage culturel algéro-hispano-chinois qui a mêlé des airs du terroir algérien au flamenco espagnol et à des musiques traditionnelles de Chine.
Trois formations de styles musicaux différents se sont succédé sur la scène de la salle Ibn Zeïdoun de l’Office Riadh El Feth, donnant lieu à une soirée inaugurale variée, en présence de Nadia Labidi, ministre de la Culture, de l’Ambassadeur de Chine à Alger ainsi que quelques représentants des corps diplomatiques sino-espagnols, accrédités à Alger.
Devant un public très nombreux, la cantatrice algérienne Bahdja Rahal, accompagnée par l’Ensemble régional d’Alger dirigé par Mokdad Zerrouk, a été la première à se produire interprétant Noubet Lemdjenba, dans le mode Zidène et ses différentes déclinaisons rythmiques et variations mélodiques.
Touchiya Zidène en prélude, suivie des pièces -dans leurs mouvements respectifs- M’Seddar Qoum Ya Habibi, B’Taïhi Qalbi Hassel, Derdj Es’Ealtek Ya Badie Ech’Chabab, Insiraf Bittou Aâchaqou (2ème partie), et Kh’Lass Ya Toura In Kan Taâoud Ayamna, ont constitué le programme de la chanteuse à la voix pure, longtemps applaudie par le public.
La deuxième partie de la soirée a permis à l’assistance d’apprécier Juan Carmona et son Quartet dans un répertoire dans le genre flamenco -Jazz, où les parfums de l’Andalousie se sont généreusement ouverts aux musiques du monde, dans des pièces de haute musicalité et aux rythmes composés, à l’instar d’Alchemya (tirée de son dernier album -2013), Africando, ou encore Sombra Em La Panede.
Accompagné par un percussionniste, un bassiste, ainsi qu’un flûtiste et organiste, Juan Carmona, incontestablement parmi les plus grands guitaristes actuels au monde, a brillé de maitrise, dans une randonnée aux nuances multiples, durant laquelle, toutes les techniques requises pour une prestation pleine à la guitare ont été passées en revue.
Alignant en même temps avec une grande dextérité, arpège, solo en tremolo, basses et accompagnement en accords composés, le guitariste français d’origine espagnole donnait la coloration flamenco à travers les dissonances des accords, interprétés en grinçant et en piquant les cordes.
Six musiciens dont deux femmes représentant la troupe chinoise "Sounds of China", ont ensuite foulé le plancher de la scène pour la dernière partie de la soirée, avec un répertoire des plus traditionnels, fidèle aux gammes pentatoniques caractérisant le genre musical de l’Asie Orientale et empreint de modernité dans ses formes esthétiques.
Les pièces, Danse of The Golden Snake, Blooming Flowers and Full Moon, Erhu Lead Quicksand, Horse Racing, Rhyme Of Han River, Puzzle Tune, Reminiscences of Yunnan, et Ambush on All Sides ont constitué le programme de Sounds of China.
Lors de cette dernière prestation, l’assistance très attentionnée, a pu également découvrir quelques uns des instruments traditionnels chinois, aux sonorités denses et stridentes, à l’instar du Pipa, espèce de Kouitra à la table harmonique plus large, l’Erhu, genre de violon avec une caisse de résonnance en forme de boule et les Ruan, dans leurs versions Da et Zhu Espèce de mandoline et de mandole à la caisse circulaire.
Outre l’Algérie représentée par huit Associations régionales et l’Ensemble national de musique andalouse (ENAMA), 13 pays d’Afrique, d’Europe et d’Asie participent au 9e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes.
Le 9e Festivalgérie se poursuit jusqu’au 29 décembre, accueillant pour son deuxième soir les troupes "outre mesure" de France, le duo "Ourania et Voulgaris" de Grèce, et "Andalous Project", une fusion germano-hispano-marocaine.