Journalistes tunisiens enlevés en Libye : des centaines de manifestants rassemblés à Tunis

Environ 300 personnes ont manifesté, vendredi à Tunis, après des informations contradictoires sur le sort de deux journalistes tunisiens, enlevés par des hommes armés depuis plus de quatre mois dans l'est de la Libye, rapportent des médias.

"Nous sommes tous Sofiène, nous sommes tous Nadhir", proclamaient des pancartes brandies par les manifestants, en majorité de jeunes journalistes, en référence aux journalistes Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari.

Dans un communiqué publié jeudi, la branche libyenne de l'organisation autoproclamée Etat islamique (EI, Daech) a annoncé avoir exécuté les deux  journalistes, une information qui n'a toujours pas été confirmée de source officielle.

"L'information n'a toujours pas été confirmée. Nous demandons aux autorités tunisiennes de faire leur devoir, au moins en dévoilant la vérité", a lancé le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri.

Le père de l'un des journalistes, Sami Ktari, a de son côté demandé aux autorités tunisiennes "de prendre ce sujet au sérieux".

Le président Béji Caïd Essebsi a reçu vendredi les familles des deux jeunes hommes mais n'a pas encore réagi publiquement à l'annonce.

Le ministre des Affaires étrangères Mongi Hamdi a, pour sa part, indiqué que "l'information n'est jusqu'ici pas confirmée".

"Tant qu'elle n'est pas confirmée, nous espérons qu'elle soit fausse", a-t-il dit à la radio Mosaïque FM, assurant "suivre l'affaire minute par minute".

"La question est très compliquée parce que nous ne savons qui les a enlevés, pourquoi et où il se trouvent (...). Si nous connaissions la raison de leur enlèvement nous aurions discuté, négocié. (Mais) nous n'avons rien", a-t-il reconnu.

Sofiène Chourabi, un blogueur et journaliste très actif lors de la révolte de 2011, et le photographe Nadhir Ktari avaient été détenus une première fois le 3 septembre dans l'est de la Libye et libérés quelques jours plus tard. Ils auraient ensuite été arrêtés une nouvelle fois par un groupe armé et disparu dans la région d'Ajdabiya (est de la Libye) le 8 septembre. 

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