Le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra, a qualifié, jeudi à Bruxelles, les remarques de l’Union européenne sur la question des droits de l’homme en Algérie d’"ingérence", et a exigé le respect de la souveraineté nationale.
"Si ailleurs, il y a une sous-culture qui voudrait qu’on s’ingère dans les affaires de la justice, ce n’est pas notre culture à nous en Algérie", a déclaré M. Lamamra lors d’un point de presse animé à l’issue de la 9ème session du Conseil d’association Algérie-UE.
Le chef de la diplomatie algérienne répondait à une question d’un journaliste sur des observations faites par l'UE sur les droits de l’homme en Algérie.
M. Lamamra a, ainsi, affirmé que l’Algérie tenait au respect mutuel avec son partenaire européen et lui exige de ce fait le respect de sa souveraineté nationale.
"Nous respectons notre partenaire, nous demandons et nous exigeons même qu’il respecte notre souveraineté", a affirmé M. Lamamra en ajoutant: "Nous avons mis les points sur les i: respect mutuel et équilibre des intérêts".
Il a expliqué, à ce propos, que la justice algérienne était indépendante et appliquait les lois de la République sans discrimination et en toute sérénité.
Le ministre a précisé que pour ce qui concerne le partenariat général avec l’UE, beaucoup d’éléments et d'aspects doivent être améliorés tandis que d’autres doivent carrément changer, en précisant qu’il est temps aussi à la partie européenne "de changer ses attitudes à l’égard de l’Algérie".
Selon lui, le dialogue politique, mené entre les deux partenaires depuis la mise en oeuvre de l’Accord d’association en 2005, est, à ce titre, d’une "importance capitale" et doit se poursuivre pour parvenir à un respect mutuel entre les partenaires.
Dans sa déclaration finale sanctionnant cette réunion du Conseil d’association, l’Algérie a souligné que la justice constituait la pierre angulaire d’un Etat de droit, en indiquant qu’elle poursuit les réformes visant la modernisation du secteur à travers notamment la facilitation de l’accès du citoyen à la justice, la dématérialisation des procédures civiles, l’amélioration des conditions carcérales et de gestion des établissements pénitentiaires et la mise en place d’un système d’audition à distance des détenus dangereux et des témoins.
En outre, poursuit cette même déclaration, il a été procédé à l’amendement du code pénal visant le renforcement de la protection de la femme contre toutes les violences à son égard.
Les droits de l’enfant ont été consolidés à la faveur de la création d’un fonds destiné à la femme divorcée et ses enfants avec une affectation budgétaire dans la loi de finance de 2015.