Une pétition, initiée par le Comité suisse de soutien au peuple sahraoui, a été lancée à l'échelle européenne, voire mondiale, demandant au Conseil de sécurité de l'ONU d'organiser, "avant la fin 2017", le référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui.
Dans un appel intitulé "Sahara Occidental-Référendum maintenant", les personnes soussignées demandent au Conseil de sécurité d'"organiser, avant la fin de l'année 2017, le référendum d'autodétermination au sein de la population sahraouie suivant les règles du Plan de paix de 1991" soulignant que le peuple sahraoui "doit pouvoir jouir pleinement de son droit à disposer de lui-même, ainsi que l'établit la Charte des Nations unies".
La pétition avec toutes les signatures récoltées sera remise au Conseil de sécurité de l'ONU au mois de septembre 2016, avant la session de la Commission de décolonisation, aux sièges de l'ONU à Genève et à New York, précisent-ils.
Dans leur lettre, les signataires rappellent que "depuis 1963, le Sahara occidental figure sur la liste onusienne des territoires non autonomes dont les peuples ont le droit à l'autodétermination". Dans les résolutions de 1965 (2072) et de 1966 (2229), l'Assemblée générale de l'ONU a demandé à l'Espagne de créer les conditions nécessaires pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour la population sahraouie.
Aussi, la Cour internationale de La Haye, dans son avis juridique publié le 16 octobre 1975, a constaté qu'il existe une population autochtone au Sahara occidental et qu'il n'existe aucun lien juridique de souveraineté territoriale du Maroc sur le Sahara occidental.
"L'armée d'occupation marocaine envahit le Sahara occidental en hiver 1975/76 et occupe depuis lors le territoire de manière illégale, alors que l'Espagne a déclaré ne plus vouloir assumer ses responsabilités de puissance administrante que lui reconnaissait l'ONU, négligeant ainsi son devoir de décolonisation du territoire. Après le retrait de la Mauritanie en 1979, le Maroc envahit tout le territoire et reste la seule puissance occupante", ajoutent-ils.
En 1979, l'Assemblée générale de l'ONU (résolution 34/37) a reconnu le Front Polisario comme représentant légitime du peuple sahraoui et a demandé instamment au Maroc de mettre fin à l'occupation du territoire sahraoui, rappelle-ils encore.
L'entêtement du Maroc s'est poursuivi même après son acceptation du Plan de paix établi en 1991 sous les auspices de l'ONU et de l'OUA (actuellement Union africaine UA). Et alors que la population sahraouie qui, depuis 40 ans, vit dans la partie du Sahara occidental sous l'occupation marocaine continue de subir de graves violations de ses libertés et droits fondamentaux: disparitions forcées, exécutions sommaires ou extrajudiciaires, arrestations arbitraires, torture, jugements par des tribunaux militaires, atteintes aux libertés d'association...
"Entre-temps, en violation de la 1ère Convention de Genève, le Maroc a procédé au transfert d'une partie de sa population dans le territoire occupé du Sahara occidental dont il exploite les richesses naturelles à son propre profit, avec la complicité d'entreprises multinationales mais en l'absence du consentement éclairé et préalable de la population sahraouie", déplorent les signataires.
Depuis 1991, l'ONU essaie de régler le conflit entre le Front Polisario et le Maroc en cherchant une solution politique "juste, durable et mutuellement acceptable", sans succès jusqu'à ce jour, rappellent les signataires de la pétition.
C'est pourquoi "nous appelons le Conseil de sécurité à exiger de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) d'organiser ce référendum et d'accomplir ainsi la tâche essentielle pour laquelle elle a été créée il y a 25 ans", précisent-ils.
Par ailleurs, les signataires comptent organiser des manifestations de solidarité lors de la remise des signatures aux organes de l'ONU à Genève, avec discours de personnalités connues, discussion en table-ronde, musique, exposition-photo, stands d'information et de ravitaillements.
Et pour faire connaître la pétition et pour inviter un maximum de personnes à la signer, les promoteurs suisses proposent à tous les groupes de solidarité, ONG, partis politiques ou autre d'organiser des actions et des manifestations au sujet du conflit du Sahara occidental et des Sahraouis: films, expositions, concerts, tables rondes, ou conférences. APS