Le rideau est tombé samedi sur la 22e édition de la Coupe d’Afrique des nations de handball avec le sacre de l’Egypte. Les Pharaons succèdent ainsi à l’Algérie qui a non seulement perdu son titre, mais bien plus grave encore, elle est sortie sans gloire par la petite porte. Battu en match de classement, le sept national a raté l'occasion de se rattrapper en se qualifiant au prochain mondial.
Par Mohamed Kermia
Une chose est sure, l’Algérie est dans la continuité, la continuité des mauvais résultats et des faillites. Un an après la débâcle au mondial qatari, où les handballeurs algériens avaient terminé bon dernier (24e), la sélection nationale enregistre une nouvelle contre performance lors du rendez-vous égyptien.
Et pourtant, il serait malhonnête de dire que cette déconvenue soit une surprise. Sans entraineur depuis la démission, annoncée le 27 janvier 2015, de l’ancien coach national, Réda Zeguili, le poste de sélectionneur est resté vacant jusqu’au retour en septembre 2015, pour la 4e fois du pompier de service, Salah Bouchekriou.
Au moment où les autres nations bataillaient ferme, à coup de stages et de matchs amicaux, afin d’être prêt pour la CAN, l’Algérie était à la recherche d’un entraineur.
En d’autres mots, le Sept national, qui avait décroché son 7e sacre africain en 2014, est resté sans commandant à la tête de la barre technique de janvier jusqu’à septembre 2015, soit 8 huit mois d’hibernation. A qui la faute ?
Pour couronner le tout, les quatre petits mois qui ont servi de préparation à la CAN 2016 ont été, comme d’habitude, marqués par l’éternel bricolage, qui est devenu la marque de fabrique de la Fédération algérienne de handball (FAHB), en témoigne les faux problèmes qui ont perturbé cette courte période précompétitive.
A titre d’exemple, et pour ne citer que celui là, les sparring-partners d’un niveau très faible dégottés, comme il est de coutume, à la dernière minute par la FAHB.
La malchance suit les Verts
Quand ça ne va pas, ça ne va pas ! Outre les sempiternels soucis qui entourent la préparation des Verts, les blessures de Yazid Chahbour (GS Pétroliers) et Hichem Kaabeche (Istres Provence Handball - Pro D2 France) sont venues assombrir un ciel déjà bien chargé.
La participation de ces deux cadres de l’équipe n’aurait peut être pas changé grand-chose, mais Bouchekriou aurait bien aimé les voir sur le banc.
Ajouter à cela la perte, en cours de route, du gardien N°1, Abdallah Benmenni, blessé face au Maroc (3e match) et de Sassi Boultif, blessé face au Cameroun (4e match), ce qui a pénalisé davantage l’équipe.
Une fin connue d’avance
Concernant le parcours du Sept national dans ces joutes, l’Algérie a gagné 5 rencontres contre 3 défaites. Les 5 succès ont été obtenus à l’arraché devant plus faible que soit.
Dans aucun de ses matchs, ou presque, l’Algérie n’a tenu son rang de champion d’Afrique en titre. Avec des victoires obtenues au forceps, le manque d’automatisme et de fraicheur physique était criant. Les maladresses commises sur tous les plans du jeu ont été le reflet d’une préparation baclée, qui a finalement abouti à une nouvelle déception. A qui la faute ?
Un mal pour un bien ?
Même si l’Algérie avait réussi à battre l’Angola et se qualifier pour le prochain championnat du monde, cette qualification aurait été, encore une fois, l’arbre qui cache la forêt.
L’échec n’est pas une fatalité. Il y a beaucoup de défaites qui peuvent vous rendre meilleur. A la suite de cet énième fiasco, le handball algérien peut, tel un phénix, renaitre de ses cendres, à condition d’y mettre beaucoup de bonne volonté, mais également, beaucoup de moyens (humains et financiers).
En dépit de cet échec annoncé, il y a de quoi espérer des jours meilleurs pour le handball national. Comme pour préparer le futur, Boucherkiou a eu le mérite de sortir de l’ombre des graines de champions à l’image de Abdi Ayoub (CRB Baraki), Boudjenah Oussama et Saker Redouane (JSE Skikda), pour ne citer que ceux-là.
Toutefois, si les mauvaises habitudes qui gangrènent le handball national perdurent, cette discipline, ô combien aimée et suivie par les Algériens, ne verra pas le bout du tunnel de sitôt et continuera sa décente aux enfers.
Il est temps de se poser les bonnes questions et de s’interroger sur ce qui a causé le déclin de ce sport qui a donné tant de joie et de fierté à l’Algérie.
Allons-nous assister dans les prochains jours à une véritable réflexion autour de cette débâcle ? Les principaux responsables vont-ils rendre des comptes ? Seul l’avenir le dira.