"Good luck Algéria", un savoureux rafraichissement aux rencontres cinématographiques de Bejaia

"Good luck Algeria", de Farid Bentoumi, projeté, lundi soir, à la cinémathèque de Bejaia a fait l’effet d’un savoureux rafraichissement en rendant une histoire presque banale mais authentique, en une fresque sociale des plus pétillantes. L’auteur, un franco-algérien croque  sans prétention morale mais avec force subtilité les travers de la bi-nationalité.

Pas loin du cinéma d’auteur, le film met en scène, l’histoire vraie du frère du réalisateur, qualifié miraculeusement aux jeux Olympiques d’hiver sous la bannière de l’emblème algérien, bien que n’ayant ni le potentiel athlétique requis pour ce type de manifestation, ni l’encadrement sportif correspondant.

En revanche, il est porté aux nus par l’enthousiasme de son père (Bouchakour Chakour  Djaltia), qui en fait une affaire de fierté nationale, et il doit coute que coute, en Haute Savoie, sauver son entreprise de ski haut de gamme, sur le point de déposer son bilan.

Aux bouts de péripéties haletantes, il décroche la timbale, et se réconcilie avec le pays de ses parents et sa famille restée au bled. Revenu pour récupérer, sa subvention de participation aux  jeux, il replonge dans l’ambiance villageoise dont il ne connait ni les m£urs, ni les codes. Et rapidement il en saisit les subtilités dont l’imprégnation lui a donné des motifs supplémentaires pour se transcender à l’occasion de sa course en ski alpin et surtout faire ses choix d’avenir dans son pays d’adoption, la France.

Oui, il ne plantera pas d’oliviers à M’sila dont il est originaire, comme le souhaitait son brave père, lui l’ingénieur auquel tout réussi, mais il a retrouvé la paix pour aller encore de l’avant, tout enrichi de son héritage parental.

Un film revigorant qui résonne comme une réjouissance. Porté par des comédiens attachants et truculents et servi par des dialogues justes et incisifs.

Il polarise une histoire de rapports humains, en exaltant, l’amitié, l’amour, la tolérance et le courage. La relation forte entre le fils samy (Sami Bouadjila) et son père (Bouchakour Ckakour Djaltia), entre Samy et son épouse (Chiara Mastroani), entre Bouchakour et son épouse (Helene Vincent) et entre Samy et son ami d’enfance (Franck Gastambide) sont d’une intensité et d’une tendresse fascinante. 

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