SILA 2016 : des « Estrades » réunissent des écrivains avec le public

Ouvert jeudi au public, le Sila 2016 propose plusieurs rendez-vous littéraires, notamment des « Estrades » dédiées à des écrivains, des cinéastes et des hommes de culture.

Deux romanciers, plusieurs fois primés, ont partagé jeudi, avec le public algérien, leurs expériences respectives dans le domaine de la littérature. Le premier est palestinien répondant au nom de Roubeï El Medhoun et le second, français en la personne de Jean-Noël Pancrazi. Tous les deux ont une littérature de guerre en commun.

Le romancier palestinien Roubeï El Medhoun a indiqué, dans son intervention que l'occupant israélien craignait la littérature palestinienne "qui offre aujourd'hui une version de l'histoire et du quotidien contredisant les mensonges justifiant l'occupation" israélienne.

 Lauréat du prix "Arab Booker Price 2015" pour son roman « Destinés : le concerto de l'Holocauste et de la Naqba », Roubeï El Medhoun a expliqué que l'imaginaire collectif israélien se référait à des « croyances confessionnelles et des fondements religieux instrumentalisés pour justifier la colonisation ».

« Mes écrits reflétaient les crimes abjectes vécus par les palestiniens dus aux juifs qui, eux même, ont subis les sévices des allemands nazis, ainsi ils étaient victimes et sont devenus oppresseurs », a-t-il confié au journaliste Salim Brahimi, de la Chaine 3 dans une entrevue en marge de la rencontre avec le public.

Membre du jury du Prix littéraire français « Renaudot », Jean-Noël Pancrazi a, pour sa part, estimé que l'écriture en temps de crise et de bouleversements était un acte "nécessaire pour apporter la paix et dominer la douleur".  

Né en Algérie, l'écrivain a expliqué l'influence de son enfance sur ses écrits notamment ses titres "Madame Arnoul" (1995) et "Les quartiers d'hiver" (1990), tous deux primés en France. Pour cet écrivain, il est capable « d’écrire sans condamner ni porter de jugements ».

Par ailleurs, dans le journal culturel de la Chaine 3 de ce vendredi, Nadia Siassi est revenue sur le livre « Cheval et fantasia ». Un bel ouvrage signé par le photographe algérien Nadjib Rahmani qui a attiré son attention.

A noter que le photographe dédicacie son livre tous les jours au SILA à partir de 11 heures.

« L’esprit panaf : de l’histoire à la fiction » est aussi un thème présent au salon international  du livre d’Alger et fait l'objet d'un débat autour d'une table ronde ce vendredi après midi. 

Le 21e Sila se déroule, pour rappel, du 27octobre au 05 novembre au palais des expositions des pins maritimes (Alger). Le règlement intérieur du Sila a, à l'occasion, été amendé pour interdir le dépôt des livres à  même le sol au niveau des stands. «On se doit  de respecter le livre», estiment les organisateurs.

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