L'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) a importé à lui seul pour 552 millions de dollars de poudre de lait en 2013, en hausse de 27% par rapport à l'année précédente, a indiqué mercredi à Alger un représentant des Douanes algériennes.
L'ONIL qui domine le marché des importations de la poudre de lait (52%) a importé plus de 137.000 tonnes en 2013 contre environ 127.000 tonnes l'année d'avant, soit une hausse de 16%, a affirmé le chargé des statistiques au niveau du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS), Assous Boujamaa lors d'une rencontre- débat sur la filière lait, organisée par l'association de protection des consommateurs et de son environnement.
En 2012, l'ONIL a importé pour 436 millions de dollars, et ce, avant que les cours de la poudre ne s'envolent sur le marché international.
Les importations de l'Onil sont destinées exclusivement à la fabrication du lait pasteurisé conditionné en sachet vendu à un prix administré de 25 DA/litre.
Les prix de la poudre de lait ont commencé à s'envoler en octobre 2013 atteignant 5054 dollars la tonne en février 2014, soit une hausse de 33% par rapport à la période allant de janvier à septembre 2013.
Outre la hausse de la facture des importations algériennes de poudre de lait, l'enchérissement des prix sur le marché international a poussé les producteurs nationaux à augmenter les prix des produits laitiers engendrant même une pénurie de lait de consommation. Toutefois, les cours de la poudre ont commencé à baisser à partir du mois de mars 2014, a indiqué M. Assous.
La facture des importations algériennes de poudre de lait est passée de 673 millions de dollars en 2005 à 1,07 milliard de dollars en 2013 sans pour autant enregistrer une forte augmentation en quantité (251.000 tonnes en 2005 contre 262.000 en 2013).
Par ailleurs, certains experts expliquent la hausse de la facture de la poudre par le fait que la production locale reste insignifiante par rapport à une demande galopante.
"La filière lait n'arrive pas à évolué malgré les différents soutiens consentis par l'Etat", estime Akli Moussouni, expert en agriculture.
Parmi les facteurs avancés par cet expert, le faible rendement par vache ne dépassant pas les 12 litres en moyenne, et ce, à cause du système d'élevage archaïque et un manque d'alimentation, ainsi que le retard technologique qu'accuse le pays en matière de production et de transformation de lait.
Cet expert propose de développer des élevages modulaires. Autrement dit, des fermes de 200 vaches minimum avec une conduite du cheptel informatisée et un rationnement de l'alimentation.
Les importations algériennes de lait de transformation ont atteint 633,80 millions de dollars, durant les quatre premiers mois de 2014, contre 438,14 millions de dollars à la même période de l'année écoulée.
L'Algérie a importé, durant cette période, 125.471 tonnes contre 116.383 tonnes à la même période de 2013.
Les Algériens sont classés parmi les plus grands consommateurs de lait au monde avec 137 litres par habitant par an.