Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a adopté, à Addis Abeba, une stratégie sur la bonne gouvernance, la sécurité et le développement dans les pays du Sahel, formulant des recommandations spécifiques dans ce domaine.
Cette stratégie a mis en avant des "axes prioritaires" à traduire dans les faits pour cerner ces trois volets à travers nombre de préconisations pertinentes.
S'agissant du domaine de la gouvernance, les rédacteurs du texte ont appelé à la consolidation de l'Etat de droit et du renforcement des institutions démocratiques, la décentralisation administrative, la lutte contre la corruption et la promotion des normes internationales de gestion, la promotion des droits humaines, et de l'action humanitaire, l'appui au processus de dialogue et de réconciliation ainsi qu'aux processus électoraux dans la région.
Ils ont, en outre, plaidé pour la promotion de la paix et de la cohésion à travers les leaders religieux et traditionnels et la gestion de conflits et l'intégration des communautés nomades.
A propos de volet sécuritaire, la stratégie a défini comme axes prioritaires, la promotion de la coopération régionale, la participation à la réflexion pour l'approfondissement du processus de Nouakchott, et la participation au programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion socioéconomique des groupes armés du Nord Mali.
La stratégie a, par ailleurs, appelé à la participation aux programmes de réforme du secteur de la sécurité au Mali et dans le Sahel et à la coopération avec les partenaires en matière sécuritaire.
Sur le développement dans les pays du Sahel, le document a plaidé en faveur de la collaboration régionale sur des projets d'infrastructures et de développement, de l'insertion socioéconomique des jeunes et des femmes et du développement agricole et pastoral et du soutien à la résilience des populations.
Les promoteurs de cette stratégie ont averti que sa mise en œuvre effective dépendrait de plusieurs facteurs et présuppositions, en citant le fait que les pays du Sahel continueront de manifester une volonté politique de coopération avec l'UA et sa mission pour le Mali et le Sahel (Misahel), et les partenaires, ainsi que l'absence de "toute interruption majeure" dans le processus de stabilisation du Mali.
Ils ont, d'autre part, mis en garde contre le fait que des pays de la région ne privilégiaient pas la coopération bilatérale au détriment de celle régionale et continentale et l'assistance multilatérale sous prétexte de la sensibilité du volet sécuritaire dans la gestion.