Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé mercredi que l'Algérie poursuivra ses démarches pour arrêter "l'hégémonie, l'effusion de sang et le démantèlement des régimes", estimant que la stabilité du pays est "tributaire" de celle du voisinage.
"L'Algérie continuera ses démarches pour arrêter l'hégémonie, l'effusion de sang et le démantèlement des régimes, car la stabilité et la sécurité de notre pays sont tributaires de la stabilité du voisinage, du développement et de la prospérité", a indiqué le chef de l'Etat dans un message adressé aux participants à la conférence sur l'histoire, organisée à Skikda à l'occasion de la journée nationale du moudjahid commémorant le double anniversaire du congrès de la Soummam et de l'offensive du Nord Constantinois, lu en son nom par le conseiller à la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi.
"Nous avons œuvré, durant les dernières années, et nous continuons à le faire au service de ce pays qui a souffert des affres du terrorisme et subit des pertes humaines et matérielles considérables", a ajouté le président de la République.
L'Algérie "avait réussi, grâce à la volonté et la détermination de notre peuple, à rétablir la paix et la sérénité et déployé des efforts soutenus en faveur d'une refonte des institutions constitutionnelles et des réalisations économiques et sociales à même de répondre aux besoins et aspirations des citoyens notamment les jeunes", a-t-il mentionné.
Le président Bouteflika a rappelé l'importance de la stabilité dont "jouit l'Algérie aujourd'hui sur fond d'agitation régionale et géostratégique qui a malheureusement affaibli de nombreux pays, en raison notamment d'un manque d'attachement aux valeurs d'unité, de souveraineté et de sécurité et une mauvaise appréciation des embûches posées par les semeurs de discorde pour diviser les sociétés en vue de les dominer".
Il a, dans ce sens, souligné que l'Islam que certains laboratoires et malveillants veulent en faire une religion de violence, de discorde et de fanatisme, constitue, en vérité, "le ciment de l'édification des sociétés en ce sens qu'il se veut une religion de l'unité, de l'amour, de l'action et de la coexistence".
Le président Bouteflika a affirmé que l'Algérie avait opté pour la politique de "dialogue et de bon voisinage adoptée avec tout le monde sans l'immixtion dans les affaires internes des Etats".
S'agissant de la Palestine, le chef de l'Etat a indiqué que l'Algérie avait, comme de coutume, dénoncé "haut et fort" l'agression barbare contre la population de Ghaza, soulignant avoir traduit "la position traditionnelle de l'Algérie dans les faits à travers les démarches entreprises avec les pays frères et amis pour arrêter l'effusion du sang des innocents ou à travers le soutien matériel et financier en faveur de nos frères en Palestine meurtrie".
"Nous avons également affirmé sans cesse que la solution dans ce pays, dont la terre a été spoliée par l'occupant, passe par l'établissement d'un Etat indépendant et souverain avec El Qods pour capitale", a soutenu le président Bouteflika.
Evoquant la glorieuse révolution algérienne, il a relevé que celle-ci avait aussi renforcé les opportunités de paix, de développement et de bien-être au double plan régional et international, tout en permettant aux peuples du monde entier d'aspirer à jeter les passerelles de coopération et de solidarité en vue de préserver la paix mondiale et contenir les conflits et les guerres.
Il a relevé que quelques mois après le déclenchement de la glorieuse révolution, il était donc "capital" de passer de l'étape du "lancement" à celle de "l'ancrage, du déploiement et de l'élargissement des perspectives, en reprenant l'initiative et en imposant la logique d'une révolution imprégnée de force et de dynamique".
Il a indiqué que cette étape avait commencé lorsque le chahid Zighoud Youcef a ordonné à ses compagnons d'engager une bataille d'envergure à travers laquelle s'élargiront les opérations et affrontements qui étaient, jusque là, confinés dans les maquis dans le but d'atteindre les villes, de briser le blocus médiatique imposé à la révolution, d'étouffer le sentiment d'hésitation et de réticence et de renforcer ses rangs en hommes et femmes, tous ralliés autour d'elle.
"Le but était également d'affirmer que le fait de porter les armes n'était pas synonyme d'une rébellion conjoncturelle susceptible d'être réprimée par l'arrestation ou le martyre de certains symboles de la révolution", a-t-il souligné.
Il a ajouté que l'expérience en matière de militantisme acquise par les pionniers du mouvement national et la solidarité des Algériens avec les résistants en Tunisie et au Maroc, avait généré "inévitablement" une prise de conscience quant à une "impérieuse" libération qui a englobé, de par sa "profondeur" et sa "dimension", l'ensemble de la région maghrébine.
Il a ainsi relevé que les opérations d'envergure menées par le martyr Zighoud Youcef dans le Nord Constantinois le 20 août 1955 ont eu un "impact profond" à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ajoutant que l'étau imposé par les forces coloniales aux régions des Aurès et de la Kabylie a été brisé, laissant apparaître les prémices d'une solution politique entre le gouvernement et le Royaume du Maroc.
"Ainsi, il a été mis fin à l'exil du Roi du Maroc et sa famille à Madagascar, faisant alors du 20 août un gage de fraternité et de solidarité entre les peuples marocain et algérien. Cette date, commune aux deux peuples, illustre la communauté du destin en toutes circonstances et nous appelle à ne pas faire cas des futilités des jours ordinaires", a-t-il souligné.
Le Président Bouteflika a indiqué que "de par les acquis réalisés en faveur de la révolution au double plan national et international, l'offensive a répercuté le sentiment de doute et de suspicion dans les rangs de l'ennemi dont la confiance a été vivement ébranlée".
"Il s'en est alors allé renforcer sa machine de répression en mobilisant toutes ses capacités militaires, politiques et de propagande, en intensifiant sa présence sur le terrain, feignant une victoire imminente sur ceux qu'il qualifiait de hors-la-loi", a-t-il soutenu.
S'agissant du 20 août 1956, le chef de l'Etat a relevé que la tenue du congrès de la Soummam à Ifri Ouzellaguène, est venue "confirmer l'ancrage de la révolution et la poursuite du projet de libération", soulignant que cet événement "a doté la Révolution en institutions, lui permettant de s'étendre à l'ensemble du territoire national, de s'organiser et se structurer, augurant ainsi, à la faveur d'une maturité, de l'approche de l'avènement de l'Algérie moderne".
"La commémoration de tels événements marquants, vise à nourrir la mémoire des générations et éradiquer la culture de l'oubli qui affaiblit, au fil des temps, les liens affectifs avec leurs aînés et tarit les sources de fierté des réalisations des aïeuls, favorisant ainsi leur égarement et leur entraînement vers des références importées sapant les fondements et constantes de leur société", a encore souligné le Président Bouteflika.
Message du Président Bouteflika à l'occasion de la journée nationale du Moudjahid
" Mesdames et Messieurs,
Alors que notre peuple s'apprête à célébrer le 60e anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution, aujourd'hui s'impose la commémoration du double anniversaire de la journée nationale du Moudjahid marquant deux évènements mémorables dans l'histoire de notre triomphale révolution. Deux évènements qui n'étaient guère le résultat d'une fortuité, d'un concours de circonstances ou encore la conséquence de faits isolés du contexte général de la lutte armée de notre peuple, mais plutôt le fruit d'un travail de réflexion inscrit dans un processus aux contours clairs et établis qui dénotait d'une logique implacable aux conséquences probantes.
Il est fort évident que quand un projet est sous-tendu par la réalisation d'un objectif noble découlant d'une pensée créative et animé d'une conviction inébranlable, d'une volonté ferme comme la révolution du 1er novembre, alors aucune force au monde, quelle que soit son ampleur, ne saura empêcher sa concrétisation.
Quelques mois après le déclenchement de la glorieuse révolution, il était donc capital de passer de l'étape du lancement à celle de l'ancrage, du déploiement et de l'élargissement des perspectives, en reprenant l'initiative et en imposant la logique d'une révolution imprégnée de force et de dynamique.
Cette étape a commencé lorsque le chahid Zighoud Youcef, a ordonné à ses compagnons d'engager une bataille d'envergure à travers laquelle s'élargiront les opérations et affrontements qui étaient, jusque là, confinés dans les maquis dans le but d'atteindre les villes, de briser le blocus médiatique imposé à la révolution, d'étouffer le sentiment d'hésitation et de réticence et de renforcer ses rangs en hommes et femmes, tous ralliés autour d'elle.
Le but était également d'affirmer que le fait de porter les armes n'était pas synonyme d'une rébellion conjoncturelle susceptible d'être réprimée par l'arrestation ou le martyre de certains symboles de la révolution.
L'expérience en matière de militantisme acquise par les pionniers du mouvement national et la solidarité des Algériens avec les résistants en Tunisie et au Maroc, a généré inévitablement une prise de conscience quant à une impérieuse libération qui a englobé, de par sa profondeur et sa dimension, l'ensemble de la région maghrébine.
Le choix de la date de l'offensive du 20 août 1955 portait en lui une expression de solidarité particulièrement avec le peuple marocain frère à l'occasion du 2e anniversaire de l'exil du Roi Moudjahid Mohammed V, puisse Dieu lui accorder Sa Miséricorde.
Ainsi, le 20 août 1955, les unités de l'Armée de libération nationale (ALN) lanceront une offensive dans la région du Nord Constantinois qui allait démentir, de manière irréfutable, toutes les allégations qui semaient le doute autour des capacités de la révolution et de l'indépendance de ses décisions.
De par les acquis réalisés en faveur de la révolution au double plan national et international, l'offensive a répercuté le sentiment de doute et de suspicion dans les rangs de l'ennemi dont la confiance a été vivement ébranlée. Il s'en est alors allé renforcer sa machine de répression en mobilisant toutes ses capacités militaires, politiques et de propagande, en intensifiant sa présence sur le terrain, feignant une victoire imminente sur ceux qu'il qualifiait de hors-la-loi.
Les opérations d'envergure menées par le martyr Zighoud Youcef dans le Nord Constantinois ont eu un impact profond à l'intérieur et à l'extérieur du pays. L'étau imposé par les forces coloniales aux régions des Aurès et de la Kabylie a été brisé, laissant apparaître les prémices d'une solution politique entre le gouvernement et le Royaume du Maroc. Ainsi, il a été mis fin à l'exil du Roi du Maroc et sa famille à Madagascar, faisant alors du 20 août un gage de fraternité et de solidarité entre les peuples marocain et algérien. Cette date, commune aux deux peuples, illustre la communauté de destin en toutes circonstances et nous appelle à ne pas faire cas des futilités des jours ordinaires. Des futilités qui tentent de nous faire oublier cet idéal et nous amènent à confondre entre les constantes et les variables.
Un an après le premier exploit, un autre événement majeur, la tenue du congrès de la Soummam à Ifri Ouzellaguène, est venu confirmer l'ancrage de la révolution et la poursuite du projet de libération. Cet événement a doté la Révolution en institutions, lui permettant de s'étendre à l'ensemble du territoire national, de s'organiser et se structurer, augurant ainsi, à la faveur d'une maturité, de l'approche de l'avènement de l'Algérie moderne.
La commémoration de tels événements marquants vise à nourrir la mémoire des générations et éradiquer la culture de l'oubli qui affaiblit, au fil des temps, les liens affectifs avec leurs aînés et tarit les sources de fierté des réalisations des aïeuls, favorisant ainsi leur égarement et leur entraînement vers des références importées sapant les fondements et constantes de leur société.
Mesdames, Messieurs,
La gestion efficiente de la Révolution aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, a mis à l'épreuve le conflit entre les bonnes et mauvaises volontés en dépit des atrocités et des crimes perpétrés par l'ennemi contre notre peuple. La cohésion des fronts intérieur et extérieur de la révolution a contraint l'occupant à négocier d'égal à égal avec les représentants du Front de libération nationale, unique et légitime représentant de la glorieuse révolution.
Il va sans dire que les causes justes aboutissent toujours en dépit des campagnes d'intox et de falsification concernant l'autodétermination des peuples et le recouvrement de leur liberté et leur souveraineté, la lutte contre le sous-développement et l'édification de sociétés basées sur les principes de justice, de démocratie et d'innovation. Telles sont les constantes qui permettent aux nations de préserver leur souveraineté pour laquelle elles ont payé un lourd tribut.
La glorieuse révolution qui a écrasé l'ennemi, éclairé les sentiers du salut des peuples opprimés, a changé le cours de l'histoire, éliminant l'injustice et consolidant la stabilité des relations entre Etats et peuples.
Elle a aussi renforcé les opportunités de paix, de développement et de bien-être au double plan régional et international, tout en permettant aux peuples du monde entier d'aspirer à jeter les passerelles de coopération et de solidarité en vue de préserver la paix mondiale et contenir les conflits et les guerres.
La stabilité dont jouit notre pays aujourd'hui sur fond d'agitation régionale et géostratégique qui a malheureusement affaibli de nombreux pays en raison notamment d'un manque d'attachement aux valeurs d'unité, de souveraineté et de sécurité et une mauvaise appréciation des embûches posées par les semeurs de discorde pour diviser les sociétés en vue de les dominer.
L'Islam que certains laboratoires et certains malveillants qui veulent en faire une religion de violence, de discorde et de fanatisme, constitue en vérité le ciment de l'édification des sociétés en ce sens qu'il se veut une religion de l'unité, de l'amour, de l'action et de la coexistence.
Aussi, l'attachement à la citoyenneté relève d'un défi qui résiste aux tempêtes fabriquées visant à anéantir ce qui a été édifié par les sacrifices et souffrances des peuples. Il ne s'aurait y avoir de liberté, ni dignité, ni égalité sans un pays libre, uni et souverain où tous les complots seront déjoués.
Nous avons œuvré durant les dernières années et nous continuons à le faire au service de ce pays qui a souffert des affres du terrorisme et subit des pertes humaines et matérielles considérables. Nous avons réussi grâce à la volonté et la détermination de notre peuple à rétablir la paix et la sérénité et déployé des efforts soutenus en faveur d'une refonte des institutions constitutionnelles et des réalisations économiques et sociales à même de répondre aux besoins et aspirations des citoyens notamment les jeunes.
Nous avons aussi opté pour le dialogue et la politique de bon voisinage avec tout le monde sans l'immixtion dans les affaires internes des Etats. L'Algérie continuera ses démarches pour arrêter l'hégémonie, l'effusion de sang et le démantèlement des régimes car la stabilité et la sécurité de notre pays sont tributaires de la stabilité du voisinage, du développement et de la prospérité.
L'Algérie a, de tout temps, dénoncé haut et fort l'agression barbare contre la population de Ghaza. Nous avons traduit la position traditionnelle de notre pays par des actes et des faits à travers les démarches entreprises avec les pays frères et amis pour arrêter l'effusion du sang des innocents ou à travers le soutien matériel et financier en faveur de nos frères en Palestine meurtrie. Nous avons également affirmé sans cesse que la solution dans ce pays, dont la terre a été spoliée par l'occupant, passe par l'établissement d'un Etat indépendant et souverain avec El Qods pour capitale.
Mesdames, Messieurs
Notre objectif à l'occasion de cet anniversaire mémorable nous appelle avec insistance à nous remémorer les valeurs et la sacralité du message des chouhadas pour permettre au peuple algérien vaillant d'y puiser les exigences d'édification de son parcours glorieux et renforcer les acquis réalisés, armé d'une détermination à défendre sa souveraineté et l'indépendance de ses décisions et réactiver les mécanismes de développement pour la gloire du pays et la dignité de ses enfants.
L'anniversaire du 20 août illustrera à jamais les sacrifices consentis par la génération vaillante de Novembre et nous appelle aujourd'hui à parachever le processus d'édification d'un pays où l'initiative et le leadership reviennent à ses enfants dont les opportunités de contribution seront renforcées à travers la réalisation des objectifs des reformes globales en cours.
Gloire à la patrie, au peuple et à nos vaillants martyrs".