Un "panafricanisme revisité" constitue une voie "incontournable" pour les Etats africains pour s'imposer dans le concert des nations, a souligné jeudi à Accra, le ministre de la jeunesse, Abdelkader Khemri, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au 8e congrès panafricain.
"L'option d'un panafricanisme revisité s'impose plus que jamais comme la voie incontournable que nous devons emprunter pour nous imposer dans le concert des nations, extirper notre continent du fléau du sous-développement et de ses corollaires de l'insécurité, de l'instabilité, de la pauvreté, de la famine et de la malnutrition", a indiqué M. Khemri dans une allocution à l'ouverture de ce congrès.
Il a précisé qu'"il y va non seulement de la dignité de l'homme africain et de son droit à une vie décente, mais il s'agit également de questions de sécurité nationale des Etats et de devenir de notre continent".
Il a relevé, en outre, que le "débat qui nous réunit aujourd'hui mérite également d'être l'occasion d'un échange de nos expériences nationales respectives pour tenter d'en tirer les enseignements susceptibles de nous enrichir mutuellement".
Le ministre a fait part, à cette occasion, de l'expérience de l'Algérie "qui nous conduit à affirmer aujourd'hui qu'il ne peut y avoir de croissance et de développement sans paix et stabilité".
"Cette affirmation ajoutée à la capitalisation mémorielle des événements récents et d'autres un peu moins vécus par mon pays, nous permet aujourd'hui d'être vecteur de paix et de sécurité et de nous proposer en tant que facilitateur crédible et viable pour la prise en charge des crises qui touchent l'Afrique, car nous sommes respectueux de la souveraineté de la liberté des peuples et convaincus des vertus du dialogue démocratique et de la réconciliation", a-t-il relevé.
M. Khemri a rappelé, dans le même cadre, l'"effort fourni par l'Algérie pour aider les frères du Mali à dépasser leur divergence et préserver l'unité de leur pays, ainsi que pour le dialogue interlibyen".
"Notre lutte contre le terrorisme, contre toutes les formes de violence pour l'intégrité territoriale des pays et leur libre choix des peuples trouvent leur encrage dans la philosophie de notre mouvement national", a-t-il expliqué.
Il a également fait observer que "depuis 15 ans, l'Algérie s'est résolument engagée dans un processus de modernisation de son mode de gouvernance où elle allie impératifs de croissance économique et exigences de développement humain et social". "Les femmes et les jeunes en sont lÆacteur central", a-t-il soutenu.
Le ministre de la Jeunesse a souligné que "tout un chacun est conscient du problème posé par le manque de moyens dans l'ambition que nous nourrissons pour l'avènement d'un panafricanisme moderne, influent, visible et performant, qui permettra à l'Afrique de poursuivre effectivement son projet de développement interne et d'insertion harmonieuse dans la globalisation".
"De même, chacun de nous est conscient que la responsabilité de matérialiser cette ambition relève, en premier lieu, de la responsabilité des Africains eux-mêmes", a-t-il encore insisté.
Pour M. Khemri, "ce double constat et cette double réalité ne peuvent pour autant dispenser les partenaires de l'Afrique à apporter leur appui aux efforts que notre continent accomplit pour réaliser son développement durable et assurer les moyens d'une amélioration des conditions de vie des populations africaines".
"Les engagements pris par ces mêmes partenaires à accompagner l'Afrique dans cette voie salutaire pour le continent et le reste de la communauté internationale doivent être honorés plus que jamais", a-t-il conclu.