Seize (16) personnes et sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales) poursuivis pour corruption dans l'affaire dite "autoroute est-ouest" comparaissent ce dimanche devant le tribunal criminel d'Alger, après deux précédents reports d'un procès très médiatisé.
Le procès, qui a été reporté la semaine dernière pour désigner une nouvelle défense du principal accusé, Chani Majdoub, dans cette affaire, après la destitution de son collectif d'avocats, a repris dans une salle comble du tribunal criminel d'Alger, ont constaté des journalistes de l'APS.
Le président du tribunal, qui a ouvert l'audience, l'a immédiatement suspendue, les personnes en détention n'étant pas encore arrivées au tribunal.
Parmi les 16 accusés, un (1) est en fuite, et quatre sont en détention en plus des sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales).
Il s'agit des entreprises: Citic-CRCC (Chine), Cojaal (Japon), SM Inc (Canada), Isolux Corsan (Espagne), Pizarotti (Italie), Garanventas (Suisse) et Coba (Portugal), qui vont répondre de plusieurs délits liés à la corruption.
Le procès avait fait l'objet d'un premier report le 25 mars dernier en raison de l'absence des avocats du principal accusé dans cette affaire, Chani Majdoub.
Mais, jeudi dernier, un des membres du collectif de défense de Chani Medjoub, a affirmé à l'APS que celui-ci a finalement décidé de reconduire ses avocats pour sa défense.
Ce collectif de défense est constitué de maîtres Zahia Aït Amar, Amine Sidhoum et Mohand Tayeb Belarif, ainsi que de deux autres avocats, Phillipe Penning du barreau du Luxembourg, et William Bourdon du barreau de Paris.
Deux autres avocats ont été désignés d'office par le bâtonnat d'Alger, à savoir Me. Aziz Brahimi et Si El Abdi Chara. Ils ont indiqué à l'APS qu'ils vont poursuivre le procès, car ''on connait ce dossier''.
L'affaire, qui a éclaté en 2009, porte sur des faits de corruption et octroi de commissions dans la passation de marchés publics pour la réalisation du projet autoroutier ''est-ouest'', sur 1216 km.
L'acte d'accusation à l'encontre des personnes (physiques et morales) impliquées dans cette affaire porte sur des délits ''d'association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d'argent, trafic d'influence et dilapidation de deniers publics''.
Initialement, le projet de l'autoroute est-ouest avait été de 6 milliards de dollars. De réévaluations en réévaluations, l'enveloppe financière avait atteint les 11 milliards de dollars en 2011-2012, puis fin 2014 plus de 13 milliards de dollars.