Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé vendredi à Pretoria (Afrique du Sud) que le 25e sommet de l'Union africaine (UA) sera "capital" et "historique" pour la cause sahraouie.
"Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA sera capital et historique, compte tenu de l'importance des rapports sur la cause sahraouie qui seront débattus, dont le rapport de la Commission africaine qui exhorte les Nations unies à accélérer l'organisation d'un référendum au Sahara occidental", a déclaré le ministre sahraoui des Affaires étrangères dans un entretien à l'APS.
Il s'agira également, a-t-il dit, de l'examen de la résolution adoptée en mars dernier par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, adoptée jeudi par les ministres africains lors de la 27e session ordinaire du Conseil exécutif de l'UA et devant être soumise au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement pour examen, les 14 et 15 juin à Johannesburg.
Evoquant le rôle de l'UA en vue de trouver une solution à la question sahraouie, M. Ould Salek a rappelé que l'UA était le "deuxième garant du plan de règlement approuvé par les parties sahraouie et marocaine en 1991 sous les auspices de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et l'ONU", soulignant que l'UA "s'efforce d'accomplir son rôle et revendique l'organisation d'un référendum".
Le ministre sahraoui a, par ailleurs, critiqué le rôle du Conseil de sécurité, qui "gère techniquement l'organisation du référendum", affirmant que ce dernier "se trouve dans une position qui l'empêche de jouer son rôle du fait de la présence de forces et d'Etats membres permanents qui opposent leur droit de veto, notamment la France, entravant tous les efforts et démarches".
"Le problème ne réside pas dans le refus du Maroc d'obtempérer aux résolutions des Nations unies et de mettre en oeuvre ce qui a été conclu" mais "vient de l'intérieur du Conseil de sécurité où les démarches de la communauté internationale sont entravées", a-t-il enchaîné.
Les dirigeants africains au niveau de l'UA "ont pris acte de cette question et tentent d'agir pour y mettre un terme", a fait savoir le chef de la diplomatie sahraouie, rappelant la résolution du sommet africain, il y a deux ans, portant désignation de l'ancien président mozambicain, Joaquim Chissano, en tant qu'envoyé spécial pour la Sahara occidental, toutefois, a-t-il déploré, le Conseil de sécurité "n'a pas voulu entendre les rapports de ce dernier en raison des entraves de la France au processus d'organisation d'un référendum".
Il s'agit, selon Ould Salek, d'un "précédent grave", le premier concerné par la décolonisation du Sahara occidental étant le continent africain. La communauté internationale assume également la responsabilité, a-t-il ajouté.
A la question de savoir si le fait d'inscrire de nouveau la cause sahraouie sur l'agenda du sommet de l'UA est à même d'exercer une pression sur le Maroc pour accélérer l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination, le ministre sahraoui a dit que le Maroc "est isolé de l'UA" et jouit d'un "soutien et d'une complicité de la part d'un membre permanent au Conseil de sécurité" qui fait face à la pression africaine.
Après avoir salué la "forte et réelle volonté" de l'UA vis-à-vis de la cause sahraouie, M. Ould Salek a indiqué que l'UA est pleinement consciente que tout atermoiement dans l'exercice du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination a des répercussions négatives sur la région et l'Afrique".
Les dirigeants africains au niveau de l'UA se sentent "responsables devant le peuple sahraoui" et de ce fait des "mécanismes pratiques seront mis en place pour relancer le processus de décolonisation du Sahara occidental".