Les relations bilatérales entre l'Algérie et la France "sont bonnes et évoluent d'une manière positive", a affirmé le Premier ministre Abdelmalek Sellal, soulignant qu'il existe sur les deux rives de la Méditerranée, une volonté politique forte de développer la coopération avec sincérité, le respect et le bénéfice mutuel.
Dans une interview accordée au quotidien Le parisien, publiée lundi, le premier ministre a déclare que "les relations bilatérales sont bonnes et évoluent d'une manière positive", affirmant que les domaines dans lesquels s'opèrent actuellement la coopération sont nombreux.
"Nous sommes convaincus que beaucoup d'opportunités et de complémentarités subsistent encore et restent à explorer. Notamment en matière de partenariat économique, d'échanges scientifiques et culturels et de transferts de savoir faire", a-t-il poursuivi.
A propos de la visite d'amitié et de travail qu'effectuera lundi en Algérie le président français François Hollande, Sellal la qualifiée d'un "signal fort de l'excellence des relations qu'entretiennent nos deux pays".
Il a souligné que "les échanges qu'il aura durant ce voyage permettront de renforcer les liens entre l'Algérie et la France et ouvriront des perspectives nouvelles pour notre coopération".
"Notre vision des choses a nettement évolué. Le passionnel a laissé la place à la pression de faire mieux pour le bien de nos peuples et surtout de notre jeunesse", a affirmé M. Sellal, soulignant que "l'adoption par les deux gouvernements d'instruments juridiques, équilibrés et mutuellement bénéfiques, constitue le socle de ce partenariat rénové."
"Il s'agit maintenant de mettre en relation les intervenants des deux pays dans les sphères académiques et économiques et de les accompagner dans leurs projets et réalisations", a-t-il ajouté.
"La volonté politique existe et les capacités matérielles et technologiques sont importantes. Donc, il y a tout lieu de penser que les perspectives de partenariats entre les deux pays sont prometteuses avec un fort potentiel", a encore souligné le Premier ministre.
Sellal, a aussi évoqué, dans son interview, la menace terroriste qui constitue, selon lui, un péril mondial, rappelant que sur le plan régional et international, l'Algérie ne cesse d'appeler à la coordination entre Etats et organisations pour lutter efficacement contre ce fléau.
"Le terrorisme constitue un péril mondial. Les connexions qu'il a établies avec la criminalité transfrontalière et les réseaux de trafic de drogues et d'êtres humains ont considérablement augmenté ses capacités de nuisance", a averti Sellal.
Sur le plan régional et international, le Premier ministre a indiqué que "l'Algérie ne cesse d'appeler à la coordination entre Etats et organisations pour lutter efficacement contre le terrorisme", affirmant que "les efforts qu'elle a déployé et déploie toujours pour stabiliser la situation politique dans les pays du Sahel ont abouti à la signature d'un accord de paix entre les parties en conflit au Mali et la médiation se poursuit en Libye."
"La situation en Libye est préoccupante, mais elle n'a rien d'insurmontable. Nous connaissons bien nos voisins libyens, c'est un peuple bon et pacifique", a souligné M. Sellal, affirmant qu"'on ne peut accepter que l'avenir de cette nation soit hypothéqué par l'extrémisme."
Dans le cadre des mécanismes des pays "voisins de la Libye" et de la médiation onusienne, M. Sellal a rappelé que "l'Algérie participe à la réunion des conditions d'un dialogue inclusif entre les acteurs politiques de ce pays, dans le respect de la légalité internationale, du principe de non ingérence et de l'intégrité territoriale."
"Nous y travaillons de manière coordonnée et concertée avec la ferme volonté d’aboutir à la paix et nous espérons que la conjugaison de ces bonnes volontés aboutisse à un processus politique pacifique et permette à la Libye de redevenir une terre de sérénité et de prospérité", a-t-il souligné.
L'Algérie privilégie l'action diplomatique et le dialogue inclusif et appelle, en parallèle, au renforcement des actions dans les domaines comme la lutte contre le financement du terrorisme par la répression du paiement des rançons aux groupes criminels, et un meilleur contrôle du marché de l'armement.
"C'est ce que nous faisons avec nos amis maliens avec des résultats encourageants. Je le répète, la Libye est un pays ami qui mérite nettement mieux qu'une simple expédition militaire", a encore ajouté le Premier ministre.
"Nous espérons que ces actions seront soutenues par la communauté internationale, notamment dans le domaine du développement socio-économique. Car la pauvreté et la fragilité des Etats sont le véritable terreau du terrorisme qui - quelle que soit son appellation conserve toujours la même nature immonde et inhumaine", a expliqué M. Sellal.