En réaction à une vague de protestation populaire contre la corruption et le délabrement des services publics, le gouvernement Irakien a été contraint, dimanche, d’approuver des réformes majeures, dont celle de la suppression du poste du grand rival Nouri Al-Malik.
Parmi les réformes présentées par le premier ministre Irakien, Haïder Al-Abadi, figure la suppression « immédiate » des postes des trois vice-Premiers ministres et trois vice-présidents, dont l’un est détenu par Al-Maliki, dont les deux mandats (2006 à 2014) ont été entachés d'accusations de corruption, de monopole du pouvoir et d'aliénation de la minorité Sunnite.
Une autre réforme prévoit une révision de la façon dont les responsables sont nommés, dans un pays où les communautés ethniques et religieuses jouent un rôle majeur dans l'attribution des responsabilités.
« Les quotas de partis et de confessions » doivent être supprimés, selon M. Abadi, lequel propose, que les candidats aux postes à haute responsabilité soient sélectionnés en fonction de leurs compétences, leur honnêteté et leur expérience.
Ces développements surviennent après plusieurs grandes manifestations contre la corruption et l'incompétence de la classe politique, sur fond de coupures quotidiennes de l'électricité sous une chaleur accablante où les températures dépassent régulièrement les 50° Celsius.
Parmi les réformes proposées, figure également celle d'une réduction « immédiate et globale » du nombre de gardes du corps, un problème récurrent en Irak, où des officiels ont de véritables escouades de protection, alors que d'autres en embauchent moins que permis, empochant la différence de salaire.
Figure, aussi, la suppression des « provisions spéciales » allouées aux hauts responsables, en poste ou à la retraite, celles des hauts salaires, des voitures de fonction et les très généreuses retraites des hauts fonctionnaires conspués par les manifestants irakiens, alors que les finances du pays sont sévèrement touchées par la chute des prix du pétrole et les dépenses militaires.
Il est, par ailleurs, annonce la réouverture de plusieurs dossiers de corruption, anciens ou récents.
L’Irak est miné par les dissensions confessionnelles entre Musulmans Chiites et Sunnites à l’origine d’un conflit particulièrement sanglant en 2006-2007.
Ces rancœurs ont été mises à profit par le groupe Etat Islamique (EI) pour prendre de vastes régions du pays en juin 2014, s'appuyant sur une communauté Sunnite s'estimant marginalisée par le pouvoir Chiite.