Le ministre brésilien de la Défense, Aldo Rebelo, a indiqué jeudi que quelque 220.000 militaires brésiliens feront du porte-à-porte samedi dans plus de trois millions de domiciles pour aider la population à combattre le moustique vecteur du Zika et pulvériser d'insecticide les foyers de prolifération les jours suivants.
"Nous allons mobiliser les effectifs des Forces Armées dans les 26 Etats (et Brasilia) pour inciter la population à s'engager dans le combat contre l'Aedes Aegyti qui transmet le Zika", la dengue, la chikungunya et la fièvre jaune, a déclaré Aldo Rebelo, dans une conférence de presse.
Dans un premier temps, l'armée va distribuer "en faisant du porte-à-porte" quatre millions de tracts informatifs dans 350 villes du pays, 70% des foyers de prolifération du moustique se trouvant dans les maisons (eau stagnante dans les pots de fleurs par exemple).
Dans un deuxième temps, du 15 au 18 février, 50.000 militaires accompagnés d'agents sanitaires municipaux pulvériseront les domiciles avec des insecticides et larvicides.
"Nous devons protéger notre population, surtout les femmes enceintes, les touristes et les athlètes qui viendront aux jeux Olympiques" d'août à Rio, a souligné M. Rebelo, ex-ministre des Sports.
Il a estimé qu'avec les "efforts réalisés par le gouvernement et la période où ont lieu les JO (en hiver), ces derniers ne souffriront pas du problème" Zika.
Cette mobilisation de l'armée a coûté 136 millions de réais (31 millions d'euros), selon le ministre.
M. Rebelo a rappelé qu'à Sao Paulo, l'Etat le plus touché par la dengue - qui a fait 863 morts en 2015 au Brésil - les militaires ont déjà pulvérisé "des dizaines de milliers de domiciles".
Brasilia a annoncé jeudi un troisième décès en 2015 d'une femme infectée par le Zika, soulignant toutefois l'impossibilité de dire que cette maladie tropicale en soit la seule cause.
Le Brésil est le pays le plus touché par l'épidémie avec 1,5 million de personnes contaminées depuis 2015.
Le virus est surtout dangereux pour les femmes enceintes car associé à des cas de microcéphalies chez des nourrissons dont la mère a été infectée pendant la grossesse mais aussi à une hausse de cas du syndrome de Guillain-Barré (une maladie neurologique), même si aucune preuve scientifique n'a encore été apportée.
Le Brésil a déjà confirmé 404 cas de microcéphalies liés au Zika et 3.670 autres sont en cours d'examen.
Venezuela : trois morts au virus Zika
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a annoncé jeudi soir le décès de trois personnes au Venezuela en raison des complications associées au virus Zika.
"Au niveau national, il y a 319 cas confirmés, dont 68 connaissent des complications, et trois personnes sont décédées", a indiqué M. Maduro dans une déclaration à la télévision d'Etat.
On a enregistré 5.221 cas possibles de Zika au Venezuela "entre le 5 novembre, date à laquelle la présence de ce virus a été détectée au niveau mondial, et le 8 février", a ajouté le président Maduro.
Les 68 patients qui présentent des complications "ont été placés en soins intensifs", a-t-il dit.
M. Maduro a assuré que le Venezuela disposait des médicaments nécessaires pour traiter les symptômes. Il a remercié "l'Inde, Cuba, la Chine, l'Iran et le Brésil" d'avoir fourni "tout le soutien nécessaire pour que les médicaments contre le Zika et bien plus se trouvent aujourd'hui au Venezuela".
APS