Le portefeuille des biens wakfs en Algérie a été estimé, à la fin du premier trimestre 2016, à plus de 10.104 biens divers, répartis entre logements, locaux et terres agricoles inexploitées, a révélé lundi M. Benretima, directeur des wakfs, de la zakat, du hadj et de la Omra auprès du ministère des Affaires religieuses.
Il a précisé qu’un taux de 40% de ces biens est représenté par des logements affectés aux imams et autres catégories au service du culte, alors que 30 % sont des biens inexploités, mettant l'accent sur l'impératif d’œuvrer au développement des wakfs et leur exploitation pour en faire un 3ème secteur économique.
C’est pourquoi, a-t-il dit, le ministère de tutelle oeuvre, actuellement, à mettre au point une carte nationale des biens wakfs qui sera destiné à l’exploitation privée dans un cadre légal préalablement fixé à l’avance et dont le financement se fera par le biais du Fond national des wakfs, ou à travers un financement mixte ou individuel.
Intervenant à l’ouverture d’une rencontre à Blida, sur l'impératif d’œuvrer au développement des wakfs et leur exploitation, M. Benretima a, également, fait état de la création, dans le cadre de la mise en oeuvre du programme 2012 des investissements wakfs, de plus de 68 projets dans 30 wilayas ayant généré plus de 31.000 emplois, au moment ou quatre (4) complexe wakfs sont attendus à Blida, Annaba, Ouargla et Bechar.
Il a soutenu que les "biens wakfs peuvent constituer un important investissement s’ils sont bien exploités", appelant à "leur promotion impérative en vue d’en faire un 3ème secteur économique en appui aux secteurs public et privé". D’où « la nécessité de faire la prospection d’autres sources d’investissement, à l’instar des biens wakfs en vue de faire face à la crise économique mondiale à laquelle est confrontée l’Algérie suite à la chute des cours du pétrole », a-t-il souligné.
Pour sa part, le directeur de wilaya des affaires religieuses et des wakfs, Kamel Belaâssel, les "wakfs peuvent constituer un substitut économique susceptible d’être développé et apte à générer un bénéfice pour la société et le trésor public".
Cette journée d’études autour de la problématique comment « faire des wakfs un 3ème secteur économique en appui aux secteurs public et privé », est un prélude à une rencontre nationale prévue "prochainement" à Blida, sur les "moyens, pour la nation, de tirer bénéfice des wakfs et de le faire contribuer dans la relance économique".
Outre des experts économiques, imams et professeurs de Chariâa islamique, des directeurs des affaires religieuses des wilayas d’Ain Defla, Médéa, Boumerdes, Tipasa et Alger ont été invités à cette journée d’études.
Pour rappel, les wakfs constituent un secteur économique d’importance englobant des domaines aussi divers que diversifiés (agriculture, industrie, commerce, logements, santé, enseignement), et dont la contribution est certaine dans les domaines caritatif, social et industriel.
Vers la création d’une banque algérienne des wakfs
L'idée de création d’une banque algérienne des wakfs pour le soutien d'une économie caritative et l’orientation des biens wakfs en tous genres a été exposée lundi à Blida lors d'une journée d’études sur les "Wakfs et leur rôle dans le développement socioéconomique".
Dans sa communication, l’économiste et ancien ministre Bachir Messitfa a émis la "possibilité, pour les responsables du ministère de tutelle, de créer une banque algérienne des wakfs en une année", laquelle banque, a-t-il expliqué, sera "complémentaire au système financier et aux banques algériennes, grâce à l’orientation des revenus des biens wakfs vers elle", a-t-il expliqué.
Le conférencier, explicitant l'idée de création d'une banque wakfs, a mis l'accent, à ce propos, sur la "possibilité d’investir les revenus de l’économie caritative dans des projets plus pertinents", ceci d’autant plus, a-t-il ajouté, "qu’il existe déjà une assise nationale des wakfs, dans et en dehors du pays (dinars et devises), qui nous permettra d’augmenter la rente nationale".
APS