Les dirigeants européens ont convenu mercredi de tenir le 16 septembre prochain à Bratislava un sommet à 27 pour discuter de l’avenir de l’Union européenne (UE) après le vote des Britanniques en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union.
"Nous estimons qu’il est encore trop tôt pour arriver à des conclusions.
C’est pourquoi, nous avons décidé de nous accorder le temps nécessaire à la réflexion et nous prévoyons de nous rencontrer le 16 septembre à Bratislava pour poursuivre notre discussion", a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk à l’issue d’une réunion informelle des chefs d’Etat ou de gouvernement des pays membres de l’UE sans le Premier ministre britannique David Cameron.
"La rencontre d’aujourd’hui a constitué un premier échange", a-t-il fait remarquer lors de la conférence de presse, réaffirmant la détermination des 27 dirigeants européens à "rester unis".
Réunis à 27 pour déterminer l'attitude à adopter ces prochaines semaines face au Royaume-Uni, les dirigeants européens ont réitéré l'idée que l'accès au marché suppose l'adhésion aux quatre libertés fondamentales de l’UE, dont la liberté de circulation des travailleurs.
Donald Tusk a réitéré, à ce titre, le refus des dirigeants européens de négocier avec le Royaume-Uni un accès au "marché unique à la carte".
"L'accès au marché unique nécessite d'accepter les quatre libertés y compris la liberté de mouvement. Il n'y aura pas de marché unique à la carte", a-t-il déclaré à l’issue de la réunion, réaffirmant, néanmoins, son souhait de voir le Royaume-Uni devenir "un partenaire proche" de l’UE à l’avenir.
Campant sur sa position, le Président de la Commission européenne, Jean Claude Juncker a soutenu que les dirigeants européens "ne toléreront aucune exception à cette règle".
"On ne peut pas vouloir le beurre et l'argent du beurre, les avantages sans les obligations", a résumé de son côté le Premier ministre belge Charles Michel.
Le Premier ministre britannique, David Cameron avait plaidé mardi soir pour une réforme du principe de la libre circulation des personnes au sein de l’UE, soulignant que cette réforme "constitue une condition sine qua non pour rester proche" de l’Union.
Ce qui n’a pas été du goût des dirigeants européens qui ont souligné que l’accès au marché unique européen ne se fera pas sans garantir les quatre libertés de circulation fondamentales européennes, notamment la libre circulation des travailleurs.
Par ailleurs, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a exprimé l’opposition de son pays à toute négociation entre l’UE et l’Ecosse dont la Première ministre, Nicole Sturgeon a effectué le déplacement, mercredi à Bruxelles, pour défendre la place de son pays au sein de l’Union.
"Le gouvernement espagnol s'oppose à ce que toute négociation soit menée avec quelqu'un de différent que le gouvernement du Royaume-Uni", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse tenue à l’issue de la réunion consacrée à l’après Brexit.
Selon le chef du gouvernement espagnol, les traités de l’UE sont clairs à ce sujet : "Si le Royaume-Uni part, l'Ecosse partira des institutions de l'UE".
"Le Royaume-Uni part et avec lui tous ceux qui font partie du Royaume-Uni", a-t-il insisté. La Première ministre écossaise avait estimé qu’il était "inacceptable" que son pays quitte l’UE alors que les Ecossais avaient voté à 62% pour le maintien au sein de l’UE lors du référendum du 23 juin.
Après une rencontre avec le Président du Parlement européen, Martin Schulz, Nicole Sturgeon devrait avoir des discussions avec le chef de l’exécutif de l’Union, Jean Claude Juncker, en fin de journée.
Cependant, l’Espagne, confrontée aux revendications indépendantistes de la Catalogne, refuse que l’UE engage des discussions avec les Ecossais. APS