L’impératif de réformer le Bac est dicté par le souci d’allègement de l’épreuve de cinq jours (matin et soir) et l’objectivité dans l’élaboration des sujets et la l’optimisation du contrôle continu jusque-là non pris en compte en faveur de l’élève.
Parer au phénomène des fuites des sujets est aussi une autre exigence prise en charge par des réflexions lancées depuis six mois au moins. L’atelier tenu à Alger jeudi table à faire la synthèse des propositions des partenaires du ministère de l’Education et escompte une réorganisation efficace du plus important examen national de tous le cursus scolaire.
Des experts et pédagogues présentent des propositions pour la refonte du baccalauréat
Des pédagogues et des universitaires ont présenté jeudi à Alger des propositions pour la réforme du baccalauréat, à la lumière d'une série de rencontres avec l'ensemble des institutions et partenaires sociaux.
Lors d'un atelier national sur la refonte du baccalauréat, le recteur de l'université de Boumerdes, Abdelhakim Bentellis a proposé la réduction de la durée des épreuves à moins de cinq jours pour atténuer la pression psychologique que subissent les candidats et leurs familles, d'autant plus, a-t-il dit, que la durée du baccalauréat algérien est la plus longue.
Il a proposé, en outre, d'organiser les examens des matières littéraires durant la deuxième année secondaire ou l'examen oral pour certaines matières, notamment littéraires et d'habituer l'élève à faire des recherches.
De son coté, le directeur général de la recherche au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdelhafid Aourag, a mis l'accent sur les difficultés que rencontrent les étudiants de la première année universitaire en matière de langues étrangères, préconisant l'enseignement des matières scientifiques (mathématiques, physique et science naturelle) en langue française d'autant que plupart des ouvrages disponibles sont en langue étrangère.
Par ailleurs, l'inspecteur général du ministère de l'éducation nationale, Nedjadi Messeguem, a souligné la nécessité de revoir le contenu des programmes du baccalauréat.
Pour sa part, le conseiller au ministère de l'éducation nationale, Mohamed Chaib Draa Tani a indiqué que la tutelle a dégagé six propositions, allant de la reforme graduelle du baccalauréat et l'introduction de l'évaluation continue à la réduction de la durée de l'examen.
Les propositions formulées dans le cadre de cette démarche vont, a-t-il indiqué, du maintien de l'examen tel quel en amendant uniquement la programmation, à la réduction du nombre de jours à trois pour les matières essentielles, alors que d'autres ajoutent l'introduction d'une épreuve de langue française ou anglaise, à l'organisation d'une session en deuxième année secondaire et d'une autre en classe de terminale.
Selon M. Chaib Draa Tani, les reformes seront graduelles et s'étaleront jusqu'a 2020, ajoutant que l'évaluation continue peut être introduite dès l'année prochaine pour les classes de terminale.
Il a indiqué dans ce contexte que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, annoncera prochainement toutes les propositions et changements relatifs à cet examen.
Trois ateliers ont été constitués entre les deux ministères, le premier sur "la refonte du baccalauréat", le deuxième sur "la conception et l'élaboration des sujets" et le troisième sur "l'évaluation continue et autres innovations".