Invité à une émission spéciale de la Radio chaine 3 au lendemain de la clôture du 27ème sommet de l’Union africaine qui s’est déroulé du 10 au 18 juillet courant à Kigali (Rwanda), le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, M. Abdelkader Messahel est revenu sur les points essentiels ayant marqué cette rencontre continentale de grande importance.
D'abord, cette distinction exceptionnelle de l'Algérie par l'Organisation panafricaine et l'octroi du « Prix des prix », une double reconnaisance pour le développement social et la performance en matière du rôle de la femme dans le développement.
M. Messahel a expliqué que l’Afrique avait lancé, en 2010, une décennie pour les droits de l’Homme et la thématique a été cette année consacrée aux droits des femmes. Trois pays ont été primés lors de ce sommet, à savoir l’Algérie, le Rwanda et l’Afrique du Sud.
Les trois prix sont consacrés respectivement aux droits sociaux des femmes (décerné à l’Algérie), les droits politiques des femmes (Rwanda), et les droits économiques des femmes (Afrique du Sud). « Mais l’Algérie s’est distinguée particulièrement par le Prix des prix qui est un prix global qui touche au bien-être de la femme en général (...) et l'Algérie a été classée première dans les trois catégories », a-t-il expliqué.
Il a précisé que le prix est décerné par un panel éminentes personnalités indépendantes, ce sont des experts du PNUD, de la BAD (Banque africaine de développement), de la Banque mondiale, de la Commission économique africaine et la commission africaine des droits de l’Homme. Une distinction faite la bse de critères universels. M. Messahel s'est ensuite évoqué des chiffres précis sur la présence des femmes dans les secteurs de la Santé, l'Education et la Justice.
L'adhésion du Maroc à l'UA ne peut être conditionnée en respect de l'article 29 de l'acte constitutif de l'Organisation
Sur la question d’un éventuel retour du Maroc à l’Union africaine, le ministre, a expliqué qu’un « pays ne peut pas demander son adhésion à l'UA avec des conditions ». S'agissant de celles-ci, le ministre évoque « la suspension de la RASD (République arabe sahraouie démocratique). A aucun moment l'acte constitutif (de l'UA) ne parle de cela (suspension) », a-t-il précisé.
Un pays africain, qui veut adhérer à l'Union africaine (UA), ne peut pas le faire avec des conditions, comme le stipule l'acte constitutif de l'organisation continentale, a-t-il encore expliqué.
«Vous voulez rentrer vous rentrez mais sans conditions. Il n'y pas de conditions ni de gel ni de retrait ni de suspension. La suspension ne se fait que dans un seul cas, c'est lorsqu'il y a changement anticonstitutionnel dans un pays», a-t-il ajouté, précisant que «l'UA a ses critères. Il y a adhésion d'un Etat. Il n'y a pas retour».
«Quand on adhère à une organisation, on doit adhérer en partant de ses principes qui font les fondamentaux et les fondements de cette organisation. Tout Etat africain, et cela c'est l'acte constitutif de l'UA qui le stipule, peut demander son adhésion qui doit se faire selon des critères bien établis par l'acte constitutif lui-même», a-t-il expliqué.
L'acte constitutif «est très clair et son article 29 fixe les conditions de l'adhésion. Dans cet article, un pays qui veut adhérer à l'UA, doit faire une demande qui doit être remise notifiée au président de la Commission de l'UA, lequel la distribue à tous les Etats membres», a-t-il ajouté.
«Si cette demande reçoit l'accord de 28 pays (majorité simple), ce pays est admis, mais sans conditions», a-t-il poursuivi.
Interrogé sur une éventuelle demande à l'Algérie d'un soutien marocain à une adhésion à l'UA lors de la visite récente à Alger de l'envoyé spécial du Roi du Maroc, Mohamed VI, il a indiqué que l'envoyé spécial était porteur d'un message du Roi du Maroc au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ayant trait aux relations bilatérales et à la situation dans la région.
Un Forum économique africain à Alger du 4 au 6 décembre prochain
L’invité de la Radio a également annoncé la tenue à Alger, du 4 au 6 décembre 2016, d’un Forum économique africain, a fait remarquer que l’Algérie, très présente politiquement dans le continent africain auquel elle appartient naturellement, doit également s’impliquer davantage et être plus présente économiquement.
« L’Algérie se trouve géographiquement en Afrique, un contient en plein essor avec un potentiel fabuleux et extraordinaire, et l’Algérie qui y est très présente politiquement, doit aussi l’être économiquement ».
Le ministre souligne que deux conditions majeures sont déjà réunies pour booster les échanges interafricains, qui ne dépassent actuellement pas les 4%, à savoir le parachèvement de la route transsaharienne et la volonté des opérateurs algériens (publics et privés) à exporter leurs produits et investir en Afrique. Sur le premier aspect, M. Messahel précise que l’Algérie sera reliée à l’Afrique de l’Ouest d’ici fin 2017.
La deuxième idée débattue au plan économique lors de ce sommet, c’est cette zone africaine de libre échange qui devrait se mettre en place de 2017.