La Banque mondiale (BM) a revu à la hausse ses prévisions pour les prix du pétrole en 2016 à 43 dollars le baril contre 41 anticipé en avril dernier en raison des perturbations dans l'offre et une demande soutenue au deuxième trimestre.
La BM précise dans son rapport trimestriel sur les prévisions des prix des principaux produits de base, publié mardi à Washington, que les cours de brut ont augmenté de 37% durant le deuxième trimestre de 2016, notamment sous l'effet des perturbations causées par les incendies de friche au Canada et par le sabotage des infrastructures pétrolières au Nigéria.
Le redressement des cours devrait se maintenir en 2017, selon la BM qui table sur un baril à 53,2 dollars pour l’année prochaine.
"Selon nos prévisions, les cours du pétrole du deuxième semestre de 2016 augmenteront à mesure que baisse le sur-approvisionnement du marché pétrolier", déclare John Baffes, économiste en chef à la Banque mondiale et principal auteur du rapport.
La baisse de l’approvisionnement a atteint 2,5 millions de barils/jour en mai et juin avec des pertes enregistrées au Canada, au Nigeria mais aussi au Koweït en Irak et en Libye, précise ce rapport qui analyse de façon détaillé les marchés des principaux groupes de produits de base.
Cependant la BM relève que "les stocks restent très élevés et ne sont pas près de baisser".
Le recul de la production, notamment dans les pays hors Opep, comme les Etats-Unis, a été compensé par la hausse de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, principalement par celle en provenance de l’Iran, précise l’institution financière.
En parallèle, les prix du gaz naturel devraient s’inscrire en baisse en 2016, affectés par une faible demande et une offre excédentaire.
Les cours du gaz naturel livré au continent européen devraient enregistrer un fléchissement de 38% à 4,5 dollars le Mbtu.
Sur le marché asiatique, les prix devraient également reculer de 33% à 7 dollars le Mbtu.
Malgré la remontée des prix du pétrole et de bien d'autres produits de base durant le deuxième trimestre de 2016, la majorité des indices de produits de base devraient baisser cette année, selon les projections de la BM.
Cette tendance s’explique par la persistance d’une offre élevée et la faiblesse des perspectives de croissance des marchés émergents et en développement.
Mais les baisses anticipées seront en grande partie bien plus faibles que celles prévues dans le rapport d’avril de la BM.
Les cours des produits non énergétiques, tels que les métaux, les minerais, les produits agricoles et les engrais, devraient diminuer de 3,7 % cette année, un fléchissement plus faible que le recul de 5,1 % prévu dans le rapport précédent.
Selon les mêmes projections, les prix des métaux fléchiront de 11 % durant l’année en cours, impactés par la faiblesse de la demande des pays émergents, alors que les prix des produits agricoles baisseront moins que prévu en avril dernier en raison des récoltes faibles en Amérique du Sud et d'un tassement de la demande de biocombustibles.
Le prix de la tonne de blé devrait s’établir à 180 dollars en 2016 contre 204 dollars en 2015 avant de rebondir à 188 dollars en 2017.
La BM explique que l’énergie représente plus de 10 % du coût de la production agricole et reste un facteur déterminant pour les prix des produits alimentaires.
Environ un tiers de la chute des prix céréaliers et du soja entre 2011 et 2016 est due à la baisse des prix de l'énergie.
"Les pays émergents et en développement exportateurs d'énergie ont fait tout leur possible pour s'adapter à la persistance de la baisse des prix", affirme Ayhan Kose, directeur du Groupe d’étude des perspectives de développement de la Banque mondiale.
Les pays exportateurs d'énergie et les pays exportateurs de produits agricoles doivent diversifier plus qu’avant leurs économies pour pouvoir résister à la fluctuation des prix des produits de base, recommande l’institution de Bretton Woods. APS