L'Algérie a atteint "avant terme" la majorité des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) pour la période 2000-2015, a indiqué lundi à Alger le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
"Le lancement, dès l’année 2000, de la mise en œuvre des OMD en Algérie a coïncidé avec une période de performances économiques et financières, mais surtout avec l’adoption d’une stratégie de développement qui s’est articulée autour de deux leviers principaux : la croissance économique et le développement humain", a précisé M. Lamamra dans son intervention sur le rapport de l’Algérie 2015 sur les OMD, présenté à l'occasion de la célébration de la Journée de la diplomatie algérienne et de la Journée des Nations Unies.
"Cette stratégie qui a bénéficié d’enveloppes financières colossales et d’un effort d’investissement sans précédent, a permis à l’Algérie d’atteindre, avant terme, la majorité des OMD, notamment ceux relatifs à l’éradication de la pauvreté, l’accès à l’éducation, la réduction de la mortalité infantile et maternelle et la promotion d’un environnement durable", a-t-il expliqué.
Le rapport national sur la réalisation des OMD, qui couvre la période 2000-2015, synthétise "les réalisations considérables dans le cadre de la mise en oeuvre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et sous son impulsion personnelle continue", a-t-il mentionné.
M. Lamamra a précisé que "ces réalisations représentent le fruit d’un processus inclusif de consultations, conduit par le ministère des Affaires étrangères et auquel ont participé tous les ministères, institutions et organismes nationaux concernés par la mise en úuvre de ces objectifs", soulignant que le bureau du PNUD en Algérie a apporté "une contribution en expertise ainsi que pour la publication de ce rapport".
Le chef de la diplomatie algérienne a relevé que "toutes les réalisations de grande portée, présentées dans ce rapport, permettent à l’Algérie d'offrir, aujourd'hui plus que jamais, l'image d'un pays qui se construit et qui se positionne comme un important partenaire économique".
"Les enseignements tirés de la mise en oeuvre des OMD préparent l’Algérie à relever de nouveaux défis et à réaliser d'autres progrès à l'occasion de la mise en œuvre des Objectifs de développement durables (ODD), vaste chantier qu'un Comité interministériel de coordination doit mener à bien sous la conduite du ministère des Affaires étrangères", a-t-il indiqué.
Ce document établit aussi des données, réalisations et actions démonstratives d'une dynamique soutenue de progrès de la vie nationale, a-t-il dit, précisant qu'il reflète des "avancées considérables en matière d'efficacité socio-économique tendant vers l'amélioration constante de la qualité de vie des Algériens et des Algériennes dans l'égalité des chances et la justice sociale".
Ce rapport constitue, en outre, un "témoignage probant des contributions multiformes que l'Algérie apporte à la mise en úuvre des stratégies de la communauté internationale pour elle-même comme pour autrui".
Les progrès réalisés par l’Algérie dans l’atteinte des huit OMD
Pour le ministre, cet "important document" retrace les progrès réalisés par l’Algérie dans l’atteinte des huit (08) OMD, sur la base de chiffres, de données statistiques et d’analyses fournis par les secteurs concernés et par l’Office nationale des statistiques (ONS).
Le chef de la diplomatie algérienne a relevé ainsi que les "efforts méritoires" consentis par l’Algérie en matière de lutte contre l’extrême pauvreté (OMD1) lui ont permis de réaliser une "progression très significative" en passant d’un taux de 1,9% en 1988 à 0,8% en 2001.
"Grâce à la réalisation, avant terme, de ce premier OMD, l’Algérie s’est vue distinguée en 2013 et en 2015 par l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)", a-t-il rappelé.
En ce qui concerne "l’éducation primaire pour tous" (OMD2), l’Algérie a atteint et même dépassé, déjà en 2001, la cible minimum avec un taux net de scolarisation de 98,5% des enfants âgés de six (06) ans, a noté M. Lamamra, ajoutant dans le même sens que l’analphabétisme a "significativement" reculé, notamment pour le groupe d’âge 15-24 ans dont la proportion d’analphabètes est passée de 13,2 % enregistrée en 1998 à 6,2% en 2008.
S'agissant de l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes (OMD3), l’Algérie a modernisé sa législation en la matière à la faveur du vote d’une loi assurant une plus grande représentativité des femmes dans les Assemblées élues et une nouvelle configuration du parlement algérien portant à 146 le nombre de femmes députés sur un total de 462 députés, a-t-il encore expliqué.
Cela représente une proportion de 31% et a ainsi permis le classement de l’Algérie dans ce domaine, en première position dans le monde arabe, en 9ème à l’échelle africaine et en 26eme position à l’échelle mondiale, selon le ministre.
En relation avec l'amélioration générale du niveau de vie en Algérie, M. Lamamra a précisé que l'offre de soins est en "constante augmentation" tant du point de vue des infrastructures, des ressources humaines que de l'organisation du système de santé.
"La réduction de la mortalité Infantile et la mortalité maternelle (OMD4 et 5) a beaucoup progressé, les taux associés se rapprochant de très près des cibles arrêtées", a-t-il dit.
Concernant la lutte contre la propagation du VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies (OMD6), l'Algérie fait partie des pays à profil épidémiologique bas avec un taux de l’ordre de 0,1 % en matière de contamination au VIH/SIDA.
"La morbidité due au paludisme est passée de 100 000 cas par an durant les années 1960 à une moyenne de 300 à 600 cas par an ces dernières années, mais qui sont dans leur quasi-totalité des cas importés de l'extérieur", a souligné M. Lamamra.
"Consciente de l'importance de la préservation de l’environnement (OMD7), l'Algérie s’est dotée d’une législation instituant des normes environnementales en adéquation avec les conventions internationales et d’une stratégie sur dix ans en la matière", a-t-il dit, précisant que cette stratégie s’appuie sur "le triptyque de la relance de la croissance économique, de la préservation des ressources naturelles et de l’amélioration de la qualité de vie".
En matière de partenariat mondial pour le développement (OMD8), et outre les réformes systémiques engagées pour une plus grande insertion dans l’économie mondiale, l’Algérie, dans le cadre du NEPAD, a mené une politique de coopération Sud-Sud et a poursuivi son aide et son assistance aux pays pauvres, particulièrement voisins et africains, a relevé M. Lamamra.
Il a expliqué que l’action de l’Algérie s’est matérialisée notamment par d’importantes opérations de désenclavement des zones frontalières, citant dans ce contexte le parachèvement de la route transsaharienne jusqu’à la frontière avec le Niger, le raccordement des grands axes algériens avec ceux de la Tunisie, de la Libye, du Sahara occidental, de la Mauritanie et prochainement du Mali et même du Nigeria.
Il a également relevé qui l’engagement de l'Algérie s’est matérialisé sous d’autres formes, tels que l’aide financière, les offres de bourses, l’assistance alimentaire, médicale et matérielle et l’envoi de coopérants techniques.