La représentation de la culture dans les médias "reste encore faible", ont estimé jeudi au 21e Salon international du livre d’Alger (Sila) des universitaires et journalistes qui ont relevé un impact "minime" des pages culturelles sur le lectorat et la société.
Journalistes culturels, universitaires et sociologues ont débattu de la relation entre la culture et l’information lors d’une rencontre intitulée "Culture et information, côte à côte ou face à face ?", une thématique déjà abordée lors des précédentes éditions du Sila.
Universitaire et sociologue des médias, Belkacem Mostefaoui a évoqué une "globalisation du produit culturel", imposée par les grandes industries de la culture qui ont, a-t-il dit, créé une "uniformisation" des contenus médiatiques et du produit culturel lui-même.
Explicitant cette globalisation, l’universitaire a signalé la démultiplication des "machines à communiquer" sur des produits culturels uniformisés, surtout sur Internet, observe-t-il.
Il a également regretté la "pauvreté de la production sur la culture et le patrimoine algérien" dans la presse nationale qui, a-t-il estimé, "peine" à médiatiser la culture et la grande richesse du patrimoine algérien.
Cet enseignant à l’Ecole nationale supérieure de journalisme a, dans le même sillage, déploré la "rareté" des pages et des rubriques culturelles dans le paysage médiatique algérien, tout comme le "manque" de journalistes spécialisés et bien formés.
Journaliste et écrivain, Saïd Khatibi a relevé de son côté la "très faible compétitivité" des pages culturelles dans les médias, particulièrement dans ceux spécialisés en culture qu'il a jugé "écrasés par les publications sportives".
Le journaliste et chroniqueur Sâad Bouakba a pour sa part jugé "quasi inexistant" l'impact des médias algériens, toutes rubriques confondues, sur "l’opinion et les institutions publiques".
Pour Sâad Bouakba, les moyens de diffusion actuels (Internet, presse électronique, réseaux de distribution, etc) et les ponts existants entre les hommes de culture et les médias devraient, pourtant, permettre un "développement du journalisme culturel".
Annoncé sur le programme, le poète et journaliste marocain H'ssen Nedjmi n’était pas présent à cette conférence.
Le 21e Sila se poursuit jusqu'au 5 novembre au Palais des expositions des Pins Maritimes avec, au programme, des conférences sur la littérature, algérienne et universelle, et des rencontres sur l'histoire de l'Algérie, la langue tamazight et la lecture à l'école. APS