Le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière a annoncé lundi le lancement de la première enquête nationale sur la prévalence des maladies chroniques au sein de la société algérienne et ce, le 24 novembre prochain, date coïncidant avec la journée mondiale du diabète.
L'enquête qui sera réalisée en coordination avec l'Office national des statistiques (ONS) et le bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), tend à mesurer le taux de prévalence des maladies chroniques au sein de la société dans le but de mettre au point des programmes de prévention de ces maladies.
Selon Dr. Djamila Nadhir, sous-directrice au ministère de la Santé, l'opération ciblera la catégorie d'âge de 18 à 69 ans et concernera plus de 7 000 familles représentant l'ensemble des wilayas du pays.
Elle a affirmé lors d'une journée de formation des médecins et techniciens en charge de cette opération de trois mois, que cette enquête mettra en avant les changements qui ont touché le mode de vie de la société algérienne afin de prendre connaissance avec précision du taux de prévalence des maladies chroniques dont le diabète, l'hypertension artérielle (HTA), les maladies respiratoires et cardiaques et la santé mentale et bucco-dentaire.
A cet effet, 400 cadre entre médecins généralistes et techniciens ont été mobilisés pour cette opération qui sera réalisée à l'aide de techniques informatiques pointues ce qui, a-t-elle précisé, d'obtenir des "informations exactes qui seront exploitées en un temps record pour présenter les premiers résultats qui seront soumis aux sphères de décisions.
Dr. Nadhir a souligné en outre, que l'OMS avait choisi la frange d'âge (18-69) car étant la catégorie active de la société et influente sur l'économie nationale.
De son coté, le conseiller technique de l'OMS chargé des enquêtes, Dr. Kokou Agoudavi, a indiqué que l'organisation a mis en garde depuis 2011 contre la prolifération des maladies chroniques et de la mortalité qui en résultera ainsi que l'impact sur le développement, soulignant que ces maladies venaient en tête des raisons qui poussent le citoyen à se rendre chez le médecin.
Il a précisé que ces maladies restaient souvent liées aux facteurs de l'age et des comportements, rappelant que ces dernières se propageaient même en milieu de jeunes.
Il est impossible des contrôler ces maladies sans une enquête précise sur le degré d'affection et les causes de la maladie, a-t-il encore dit.
Le recensement national s'inscrit dans le cadre de la politique nationale et des plans de prévention tracés par le ministère de la Santé notamment ceux concernant la lutte contre les facteurs de dangerosité pouvant générer des maladies chroniques (2015/2019) et du cancer.
La première enquête réalisée par la tutelle sur la prolifération des maladies chroniques en 2004 dans les wilayas de Sétif et de Mostaganem avait touché les personnes âgées de 35 ans. Les résultats avaient révélé un taux de prévalence de 26% pour l'hypertension artérielle et 10% pour le diabète alors que la consommation de tabac était, elle, estimée à 50%.