Le président français Emmanuel Macron a procédé mercredi à la nomination d’un gouvernement paritaire, sous la houlette du Premier ministre, Edouard Philippe, de 22 membres, ministres d’Etat, ministres et secrétaires d’Etat.
Le dernier gouvernement de Manuel Valls comptait 38 ministres et secrétaires d'Etat, contre 32 dans le gouvernement précédent. Onze personnalités de ce nouveau gouvernement sont issues de la société civile, dont l’une de ses figures les plus actives est Jean-Michel Blanquer qui a été nommé au poste de ministre de l'Education nationale.
Dans ce gouvernement, qui parait de transition dans la perspective des élections législatives, Jean-Yves Le Drian (gauche), ancien ministre de la Défense du gouvernement Hollande, se voit attribuer le poste ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce portefeuille exprime la volonté du nouveau président français de refonder l’entité européenne et la mettre au coeur de sa politique extérieure.
Gérard Collomb (gauche), un des premiers et principaux soutiens d'Emmanuel Macron, qui aura bientôt 70 ans, a été nommé au poste de ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, un département stratégique et ultrasensible, notamment depuis que la France est entrée en pleine guerre contre le terrorisme.
François Bayrou (66 ans), président du Mouvement démocrate (MoDem, centre droite), soutien de la candidature de Macron, a été nommé à la Justice, avec le statut de ministre d’Etat. Pour son soutien à Emmanuel Macron, il avait insisté d'inscrire dans le programme la moralisation de la vie politique française gangrénée par des affaires touchant plusieurs personnalités politiques.
Le nouveau président s’est engagé à faire voter, au cours de son quinquennat, une grande loi de moralisation de la vie publique.
Brunon Le Maire (48 ans, Les Républicains, droite), candidat malheureux à la primaire de la droite, qui accepté la main tendue du président français, s’est vu confier le ministère de l’Economie.
Ancien ministre de l’Agriculture (2009-2012) dans le gouvernement de François Fillon, Bruno Le Maire est chargé d’un département stratégique dans le programme d’Emmanuel Macron qui inscrit comme priorités, notamment, la relance de la croissance économique jugée molle et la lutte contre le chômage massif, que le président sortant, François Hollande, n’est pas parvenu à inverser sa courbe.
L'ancien animateur de l’émission télévisuelle Ushuaïa, Nicolas Hulot (62 ans), intègre enfin le gouvernement après avoir été sollicité au poste en charge de l’Ecologie par trois présidents : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Celui qui avait joué un rôle important pendant la COP21, organisée à Paris, est nommé ministre chargé de la Transition écologique, doublé du statut de ministre d’Etat.
Le portefeuille de la Défense a changé d’appellation pour devenir ministère des Armées. Il a été confié à Sylvie Goulard (52 ans), eurodéputée depuis 2009, ancienne conseillère de Romano Prodi.
L’annonce du gouvernement a été retardée de 24 heures, rappelle-t-on, le temps de vérification sur les personnalités pressenties au gouvernement et pour permettre à la direction générale des Finances publiques et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique de réaliser les diligences nécessaires sur leur situation fiscale, alors que la loi prévoit que cette vérification ne s’opère qu’après leur nomination.
Les ministres devront signer un engagement sur l’honneur d’intégrité et de moralité selon lequel ils ne sont pas engagés dans des activités contraires à la loi ou à la probité.
Ils déclareront au Premier ministre l’ensemble des intérêts qu’ils ont eu à connaître, au-delà de la période de cinq ans prévue par la loi, afin de prévenir tous les risques de conflits d’intérêts dans l’exercice de leur mission gouvernementale. Ils s’engageront à exercer leur fonction gouvernementale de manière irréprochable, avait précisé mardi la présidence française. APS