Les derniers sondages sur les résultats des législatives britanniques de jeudi donnent le parti conservateur "confortablement gagnant" avec sa majorité absolue qui va s’accroitre.
Selon l’institut de sondage Yougov, les conservateurs vont décrocher environ 50 sièges de plus que le nombre requis pour la majorité parlementaire qui est de 326 députés. Ils détenaient 330 sièges dans la chambre des communes dissoute.
D’autres sondages prédisent aussi une victoire de Theresa May, mais avec des marges différentes.
Il y a deux jours, Yougov avait prévu des résultats serrés entre les Tories et le labour Party, faisant même craindre la perte de la majorité absolue des conservateurs.
Si les derniers sondages disent vrai, Theresa May va renforcer sa position dans les négociations pour la sortie de Londres de l'Union européenne qui démarreront le 19 juin, tel qu’était son objectif en appelant à des législatives anticipées.
Pour rappel, les sondages sur les législatives de 2015 n’avaient pas prévu la majorité décrochée par les conservateurs. Pratiquement tous les sondages sur le brexit n’ont pas prédit, non plus, un résultat favorable à la sortie britannique de l’Union européenne (UE) l'année dernière.
46,9 millions Britanniques sont concernés par le vote qui se déroule dans
40.000 bureaux, pour élire 650 députés de la future chambre des communes parmi les 3.303 candidats.
Le candidat qui décroche le plus de voix dans sa circonscription est élu pour un mandat de cinq ans. Le Premier ministre est issu de la majorité et prendra le poste au lendemain du vote.
Le gagnant sera connu vendredi tôt le matin. Il aura la lourde tâche de mener les négociations avec l’UE sur le brexit qui était sensé être au centre de la campagne électorale, mais ce ne fut pas le cas.
A ce sujet, le quotidien le Times a écrit que "l’électorat va aux élections aujourd’hui dans un état d'ignorance sur la catastrophe économique et l’abîme qui attend le pays" en raison du brexit.
La question du brexit a été pratiquement éludée durant la campagne, d’abord en raison de l’attentat de Manchester le 22 mai, puis, l’attentat de London Bridge, quatre jours avant le vote. La question sécuritaire a dominé les discours des candidats.
Mais, les choix des deux leaders favoris des législatives sont connus sur la question. Theresa May est pour un Brexit dur qui signifie une sortie complète du marché unique européen dont l’adhésion est conditionnée par la libre circulation des personnes.
Son adversaire, le chef du Labour Party, Jeremy Corbyn, qui est classé deuxième par les sondages, ne remet pas en question le Brexit, mais a promis de maintenir son pays dans le marché unique européen et s’est engagé à ne pas quitter l’UE sans un accord.
Grace à sa campagne focalisée sur les préoccupations sociales des électeurs, outre la hausse des impôts pour les plus riches, l’augmentation des dépenses publiques, Corbyn a réussi à réduire l’écart des sondages qui le donnaient très loin de Mme May, au début de la campagne.
La presse a souligné que ses meetings ont drainé une foule jamais égalée depuis l’ancien premier ministre Winston Churchill (1940-1945). Il le doit "plus à son charisme" qu’à son manifeste "très populaire", selon les commentaires britanniques.
Donné en troisième position dans les sondages, le Parti national écossais (SNP) fait de l’organisation d’un nouveau référendum d'indépendance son objectif primordial afin de maintenir l’Ecosse dans l'UE.
Les libéraux-démocrates qui avaient fait coalition avec les conservateurs en 2010 pour leur permettre de prendre le pouvoir, ont par contre, promis un nouveau référendum sur le Brexit.
Du côté de l’Europe, on se demande si les législatives britanniques vont surprendre encore une fois, après la surprise du vote majoritaire pour le brexit au référendum du 23 juin 2016 que les sondages n’avaient pas prévu. APS