Le président français Emmanuel Macron a affirmé que les attentats terroristes visent à créer une déchirure profonde entre les Français et ceux de croyance musulmane, relevant qu’ils veulent donner à l’islam l’image d’une religion cautionnant le meurtre.
"... Ces attentats (terroristes) ont mis à l’épreuve le peuple français avec pour objectif évident de créer entre les Français de toutes croyances et les Français de confession musulmane une déchirure profonde", a-t-il dit dans un discours prononcé lors d’un iftar (rupture du jeûn) organisé mardi soir par le Conseil français du culte musulman (CFCM).
"Ils furent la tentative explicite de donner de l’islam l’image d’une religion cautionnant le meurtre et la terreur, au nom d’idéaux fanatiques. Pour lutter contre cette perversion du message de l’islam, pour surmonter l’horreur des meurtres les plus abjects, il nous fallait le concours d’autorités musulmanes fermes dans leurs convictions, solides dans la dénonciation de ces crimes", a-t-il souligné devant les membres du CFCM, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, des ambassadeurs, des représentants de culte, des parlementaires et préfets.
Le président français a réaffirmé, à l’occasion, qu’il n’y a pas, en France, d’un côté les musulmans et de l’autre les Français. Mais, a-t-il souligné, "bel et bien uniquement des Français, de tous horizons, de toutes convictions, tous citoyens au sein d’une République dont la laïcité garantit à chacun la liberté et l’égalité et offre comme projet commun la fraternité".
Il a appelé les représentants de culte, dans ce contexte, à prendre part au combat contre le fanatisme et sa diffusion, (...) contre le terrorisme de Daech et l’idéologie totalitaire qui le supporte, estimant qu’une des réponses au terrorisme est d’ordre "civilisationnel et morale".
"Il vous appartient vous acteurs du culte de combattre pied à pied sur le terrain théologique et religieux, de démasquer chaque fois que nécessaire l’usurpation de vos valeurs, la captation de l’histoire de votre religion, la négation de 15 siècles de travail, d’interprétation réalisé par vos savants", a-t-il soutenu, préconisant de poursuivre ce combat sur le terrain "tout particulièrement auprès des générations les plus jeunes dont nous savons tous qu’elles ont des réticences à passer les portes de vos institutions".
Par ailleurs, il a appelé à la vigilance contre tout ce qui façonne des formes de repli identitaire parce que fonder son identité politique et sociale sur sa seule foi, c’est au fond admettre que sa foi n’est pas compatible avec la République , indiquant que personne en France ne doit être victime d’une forme quelconque d’assignation, qu’elle soit sociale, géographique ou de conviction . APS