Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux du 4ème Sommet du Comité de Haut niveau de l’Union africaine sur la Libye qui se déroulent ce samedi à Brazzaville, a réitéré, dans son intervention, la position de l’Algérie sur la crise libyenne en faveur d’une solution politique basée sur le dialogue inclusif et la réconciliation nationale, en dehors de toute ingérence étrangère.
Il a salué par la même occasion, la présence des parties libyennes ainsi que des membres de la Commission de Dialogue libyenne à cette réunion.
M. Messahel a, également, indiqué que l'«option militaire ne saurait être acceptée, car elle mènerait à la partition et au chaos en Libye et profiterait aux forces du mal à savoir les groupes criminels et terroristes», saluant, dans ce même cadre, «les victoires remportées par les Libyens dans leur lutte contre le terrorisme à Syrte, à Benghazi et dans plusieurs autres villes libyennes».
Il a, à cet égard, souligné que l’Accord politique libyen reste le seul cadre de règlement à cette crise, et qu’il appartient aux seuls Libyens d’apporter tout amendement pouvant permettre de surmonter les divergences actuelles.
Le ministre des Affaires étrangères a mis un accent particulier sur l’« impératif d’unifier les institutions nationales», notamment la mise en place d’une armée nationale et de services de sécurité et d’institutions représentatives fortes et légitimes, en vue de conforter les efforts de recouvrement de la stabilité et de la sécurité en Libye, nécessaire à l’édification d’un Etat national fort et crédible, à même de prendre en charge ses missions régaliennes et d’assurer les aspirations du peuple frère de Libye.
Il a, par ailleurs, indiqué que le devoir d’accompagnement et de soutien aux Libyens pour surmonter ces moments difficiles est celui de l’Union africaine, en tant qu’Organisation continentale, à travers son Comité de Haut niveau que dirige le président de la République du Congo, M. Denis Sassou N’Guessou.
Il a ajouté que l’Algérie demeure confiante que les Libyens ont les ressources et les capacités potentielles pour transcender leurs divergences, mener à son terme le compromis qu’ils ont scellé en signant le 17 décembre 2015, l’Accord politique libyen et s’engager dans sa mise en œuvre sur une base consensuelle.
M. Messahel a, également, rappelé les efforts que l’Algérie a consentis depuis le début de la crise en vue de rapprocher les positions des acteurs libyens et favoriser l’émergence d’une solution politique consensuelle qui n’est possible qu’à travers une approche inclusive de dialogue et de réconciliation.
«C’est dans cet esprit qu’il faudrait inscrire, notamment les visites et déplacements que j’ai effectués en Libye respectivement en avril 2016, en avril et mai 2017 dans les différentes localités et régions de l’Est, de l’Ouest et du Sud du pays, notamment à El Beida, Zintan, Benghazi, Misrata, Ghat, Ghedames et à Tripoli», a ajouté le ministre des Affaires étrangères.
Il a, enfin, réitéré la disponibilité de l’Algérie à poursuivre ses efforts en soutien au processus politique en cours sous l’égide des Nations unies.
Messahel s'entretient avec le représentant spécial de l'ONU pour la Libye
Abdelkader Messahel, s’est également entretenu avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Ghassane Salame, en marge de ce sommet. La rencontre a porté sur la situation en Libye et les développements que connaît ce pays, notamment, «l’évolution du processus politique que mènent les Nations unies».
M. Salame a exprimé à l'occasion son appréciation des efforts «continus» de l’Algérie en faveur du règlement de la crise libyenne, tout en soulignant que «de tels efforts ont contribué au rapprochement des acteurs libyens».
Messahel s’entretient avec son homologue tunisien : convergence de vues
Le chef de la diplomatie algérienne s’est également entretenu à cette même occasion avec son homologue tunisien, Khemaies Jhinaoui.
L’entretien a porté sur l’état des relations bilatérales ainsi que sur les voies et moyens de leur renforcement et leur élargissement au bénéfice des deux pays.
S’agissant de la crise libyenne, l’entretien a permis de relever «une convergence des positions de l’Algérie et de la Tunisie, tous deux pays voisins de la Libye, qui appellent constamment à un règlement politique rapide de la crise en Libye à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale».
Les deux ministres sont convenus de poursuivre la coordination et la concertation entre les deux pays, et ce dans le cadre de l’ensemble des mécanismes dont ils font partie, y compris ceux des pays voisins, de la Tripartite regroupant l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte, ainsi que celui du Comité de Haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, en vue de contribuer aux efforts visant à hâter l’aboutissement de la solution politique dans ce pays frère et voisin.